Décidément, ce traitement contre l’hépatite C est vraiment l’arbre qui cache la forêt. Je veux dire tout d’abord que je suis très heureux pour les malades atteints d’hépatite C, car c’est là une belle innovation thérapeutique.
C’est l’arbre qui cache la forêt, disais-je, parce que vous allez l’utiliser comme un moyen de communication et comme un moyen de justifier les économies que vous allez demander à la filière du médicament. Je regrette, parce que c’est dramatique, que l’on se serve de cette molécule pour faire le procès de l’industrie pharmaceutique. Je suis triste que l’on en arrive à entendre dans cette enceinte les propos que vous avez tenus, monsieur Roumegas, car elle ne le mérite pas.
Cet article 10, qui vient astucieusement après l’article 3, un peu plus loin, et qui a été réservé pour que les deux articles ne soient pas examinés l’un après l’autre, est redoutable pour les industries innovantes, qui ont déjà été pénalisées par l’article 3. Avec cet article, vous les pénalisez encore plus, et c’est un très mauvais signal que vous donnez là. Toutes les industries pharmaceutiques innovantes vont très certainement éviter notre pays dans les années à venir.
L’article 10 pénalise l’ensemble de la filière pharmaceutique, puisque vous allez faire payer à l’ensemble de cette filière le traitement contre l’hépatite C. Cela a été dit : faire peser sur cette filière 50 % des économies, alors qu’elle ne représente que 15 % des dépenses, ce n’est pas acceptable ; d’autant plus, et M. Dominique Giorgi l’a dit, que le prix du médicament en France n’est plus le problème. Nous avons rejoint la moyenne des pays européens : la surconsommation dans notre pays n’est plus vraiment le problème. Encore un peu, mais beaucoup moins.