Intervention de Patricia Adam

Réunion du 16 octobre 2012 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Adam, Présidente :

Je vais répondre à la fois sur les capacités et l'Europe de la défense. Il y a, aujourd'hui, une réalité, le commandement du transport aérien européen (EATC). C'est une bourse d'échanges, qui fonctionne très bien. Les unités stationnées à Orléans reçoivent directement leurs ordres du commandement basé à Eindhoven – dirigé aujourd'hui par un Français, le général Valentin. Cela signifie que nos troupes françaises peuvent être, par exemple, transportées au Tchad par des avions belges. Il s'agit là d'une réelle avancée.

L'aéronautique se prête particulièrement à des coopérations européennes, comme en témoigne le projet A400M – les difficultés rencontrées sur ce programme provenaient de son caractère innovant, pas de sa dimension européenne.

Le dossier sur lequel il faudrait maintenant avancer est celui des normes et de la navigabilité, car cela permettrait de se diriger vers un véritable soutien commun. Nous travaillons sur ce sujet avec les Britanniques pour que nous puissions échanger les pièces de rechange de nos avions. Cela serait possible pour les seules missions logistiques qui répondent à des normes civiles. Cela ne l'est pas pour une flotte tactique car les dommages causés par les combats ou le vieillissement ne sont pas pris en compte de la même manière. Nous aimerions associer les Allemands à notre réflexion mais ils ont une utilisation moindre de leurs avions tactiques.

Si nous aboutissons sur ce dossier, nous pourrons avoir un véritable usage commun des A400M et des MRTT. Il s'agit là d'une approche « par le bas », mais qui est porteuse d'une véritable ambition européenne. Nous pourrions aussi aller vers un ciel unique militaire européen, à l'image de ce qui existe déjà pour le ciel unique civil.

Concernant l'idée d'escadre européenne, il y aussi une véritable volonté d'avancer, sur des bases pragmatiques privilégiant les questions de souveraineté nationale. On ne peut pas tout mutualiser, notamment ce qui concerne notre dissuasion, mais nous pouvons partager un certain nombre de choses. Notre formation des pilotes de chasse est, par exemple, franco-belge. Nous avons des pays qui souhaitent former leurs pilotes en France. Il ne serait pas question de les envoyer en formation dans un autre pays d'Europe. Mais les opportunités de mutualisation européennes sont nombreuses dans le domaine de la formation.

Sur les Boeings C135, je dirais que ce que nous faisons ressemble parfois à de l'acharnement thérapeutique ! Il s'agit d'avions de 48 ans d'âge.

Monsieur Boisserie, la base aérienne de Luxeuil accueille aujourd'hui un escadron de Mirage 2000-5 et un escadron de défense sol air. Mais il est évident qu'à l'avenir, si nous devions réduire notre format, les bases les moins denses seraient les plus fragiles.

S'agissant du Sahel, l'armée de l'air serait prête à répondre à n'importe quelles missions qui pourraient lui être confiées pour soutenir les forces africaines, grâce notamment à nos moyens prépositionnés à N'Djamena..

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