Intervention de Patricia Adam

Réunion du 16 octobre 2012 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Adam, Présidente :

L'initiative de l'OTAN dans le transport aérien part du constat qu'il y a un réel déficit capacitaire européen dans ce domaine. Comment le combler ?

L'initiative sur les ravitailleurs en vol avait pour but de proposer aux Européens qui le souhaitaient la mise à disposition d'un groupement (pool) de ravitailleurs américains, avec un système d'abonnement. Nous ne souhaitons pas du tout entrer dans ce jeu de financement commun des capacités de l'OTAN et préférons une approche européenne de mutualisation des efforts.

Nous préférerions bâtir un modèle, avec l'aide de l'agence européenne de défense (AED), sur le même schéma que l'EATC, avec un emploi européen.

Les drones MALE sont appelés à jouer un rôle considérable. Il n'était par exemple pas prévu que nous déployons le drone Harfang sur des théâtres d'opération mais nous l'avons utilisé en Afghanistan puis en Libye car il nous est indispensable. Les États-Unis en produisent aujourd'hui cinq par mois.

Quelle est ma vision de l'avenir ? Sans doute aurait-il été plus approprié d'interroger le ministre sur ce sujet. Ce que je vois, c'est que des pays comme l'Inde ou la Libye auront besoin de ces drones MALE pour contrôler leurs frontières et que ce besoin est partout croissant. Est-ce que l'Europe peut rester à l'écart de ce marché ?

Les drones MALE ne sont pas des drones de combat, le coeur de leur système est la communication satellite. Ce ne sont ainsi pas les industries de défense traditionnelles qui s'impliquent dans ce secteur : aux Etats-Unis, les drones MALE ne sont pas construits par Lockheed Martin mais par General Atomic.

Je pense que dans le futur, vers 2030-2035, nous aurons un mix des drones de combats et des avions de chasse. Mais aujourd'hui, nous ne savons pas encore quel usage précis nous aurons de ces drones de combat. Cela dépendra des évolutions technologiques. Nous réfléchissons déjà à tout cela, avec les Américains.

Monsieur Vitel, l'armée de l'air dispose à Abou Dhabi de 145 militaires, sur un total de 700 à 800, de 6 Rafale et d'un ravitailleur. Le gros avantage de cette base est naturellement sa position géographique, dans une zone où la France a de nombreux intérêts.

Elle offre aussi une capacité d'entraînement très importante pour nos pilotes, avec d'excellentes conditions de vol, des champs de tir. Nous y envoyons très souvent nos avions.

Enfin, nous avons pu mesurer les fruits de notre présence sur place lors des opérations en Libye, où les avions qataris et émiratis nous ont suivis. Nous n'aurions pas pu mener ces opérations si nous n'avions pas une totale confiance mutuelle avec nos partenaires, que nous côtoyons, grâce à nos bases, tous les jours.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion