Il convient effectivement de sanctuariser le budget de l'éducation nationale. Toutefois, la réforme des rythmes scolaires et les problèmes qu'elle pose aux élus locaux, qui se sentent tout à fait abandonnés, marquent le contexte scolaire. L'article 55 du projet de loi de finances prévoit une prorogation partielle du fonds d'amorçage, et pour un an seulement. Cela revient à imposer de larges coupes budgétaires à de nombreuses communes, alors que les maires avaient cru comprendre de votre prédécesseur qu'un dispositif d'accompagnement plus étoffé leur serait proposé. Madame la ministre, allez-vous agir pour aider les communes à surmonter ces difficultés financières ?
Vous persistez par ailleurs à augmenter inconsidérément le nombre de professeurs, alors que la Cour des comptes s'est montrée très critique sur ce point l'an dernier. Vous ne démontrez hélas aucunement que l'augmentation du nombre d'enseignants améliore la performance de notre système scolaire, que l'OCDE classe au dix-huitième rang, sur trente-quatre, pour la performance des élèves.
Sur l'apprentissage, les déclarations du Président de la République le 19 septembre dernier sont en contradiction avec la réalité. Alors qu'un objectif de 500 000 apprentis en 2017 a été fixé, les contrats d'apprentissage sont en chute libre – ils ont diminué de 8 % entre 2012 et 2013, et même de 14 % depuis le début de l'année 2014.
Votre projet de loi de finances réaffirme de façon péremptoire le principe du collège unique, et supprime le dispositif d'apprentissage junior. L'initiation au monde professionnel, pourtant indispensable à nos jeunes, est-elle laissée de côté ?