Intervention de Malek Boutih

Réunion du 29 octobre 2012 à 16h00
Commission élargie : sport, jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMalek Boutih, rapporteur pour avis de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Je me félicite que le Gouvernement ait décidé de reconstituer un ministère associant sports, jeunesse, éducation populaire et vie associative. Si les branches « jeunesse » et « vie associative » qui sont maintenant de votre compétence connaissent de fortes difficultés financières, c'est qu'au cours de la précédente législature, le périmètre du ministère des sports était ainsi dessiné qu'il n'apparaissait plus comme le ministère des sports pour tous mais comme un ministère dédié à un segment particulier, le plus spectaculaire : il était devenu le ministère du sport professionnel, voire de certains clubs professionnels, et les engagements pris pendant cette période coûtent cher aujourd'hui. Je sais, madame la ministre, que vous aurez à coeur de rendre ce ministère à l'ensemble des Français et de favoriser par le biais de la pratique sportive la santé publique et l'épanouissement de chacun. Au cours des dernières années écoulées, les secteurs « Jeunesse » et « vie associative » ont été négligés, ce que leurs représentants, qui se sont trouvés privés de parole, ont durement ressenti. Pendant la campagne électorale, le Président de la République a dit toute l'importance qu'il attache à la jeunesse et au sport ; autant dire que votre ministère a maintenant un rôle essentiel à jouer. Je me félicite donc que les multiples efforts que vous avez déployés pour parvenir à respecter engagements et priorités se traduisent dans le budget que vous nous avez présenté : l'obligation de contribuer au redressement des comptes de la nation, qui s'impose à tous, n'a pas conduit à sacrifier l'indispensable.

La première de mes quatre questions porte sur le coût du service civique, dont la progression ne laisse pas d'inquiéter. Le dispositif a pu faire débat, mais il est à présent consensuel, en tout cas nécessaire dans une société dont les valeurs semblent se déliter. Pour autant, son coût est entièrement pris en charge par votre ministère. Comment entendez-vous y pourvoir sans que ce soit au détriment de la vie associative, qui est comme je l'ai dit en grande difficulté ?

S'agissant du sport, j'appelle l'attention sur l'Agence française de lutte contre le dopage, l'AFLD, dont le fonds de roulement a subi des prélèvements d'une telle ampleur qu'elle risque de se trouver impuissante à court terme. Sans m'appesantir ni sur certains événements récents ni sur le développement des paris sportifs, je me dois, sous le contrôle d'une ancienne ministre qui avait mené – avec raison, on le voit – un combat héroïque contre la tricherie qui dénature le sport, de souligner tout l'enjeu de cette lutte. Comment l'Agence pourra-t-elle accomplir sa mission qui n'est pas seulement de régulation, mais bien de moralisation de la vie sportive ?

Pour ce qui concerne la jeunesse, je souhaite, comme l'a fait le rapporteur spécial, insister sur l'importance des emplois d'avenir. Pour des associations exsangues et incapables d'assumer la charge des salariés, ils représenteraient un ballon d'oxygène. Quels dispositifs sont prévus pour leur permettre des recrutements sous forme d'emplois aidés ?

Je conclurai par la vie associative. Mon rapport souligne à la fois le rôle essentiel des associations dans la vie de la République, et la faible reconnaissance qui leur est accordée. Elles bénéficient d'une image très positive dans l'opinion publique mais elles sont largement abandonnées à leur sort par les institutions. Quelles initiatives prendrez-vous pour encourager et valoriser l'engagement dans la vie associative ?

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