Intervention de Guénhaël Huet

Réunion du 29 octobre 2012 à 16h00
Commission élargie : sport, jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuénhaël Huet :

Vous avez évoqué, madame la ministre, un budget « ambitieux et réaliste ». Force est de constater un décalage important entre ces déclarations d'intention et les réalités budgétaires.

C'est vrai pour le programme Jeunesse et vie associative. Certes, ses crédits sont à peu près préservés d'une année sur l'autre, mais l'analyse montre une baisse de certaines dotations qui ne manque pas d'inquiéter. Ainsi, les crédits consacrés à l'action n° 1, – Développement de la vie associative – passent de 13,3 à 12,7 millions d'euros, et ceux de la jeunesse et de l'éducation populaire de 78 à 72 millions d'euros, ce qui représente une baisse de 6,8 %. Il est vrai que les crédits du service civique augmentent de façon importante, mais comment comptez-vous faire face à l'afflux de 100 000 volontaires attendu pour 2015 ?

Le pire, cependant, concerne le programme Sport, dont les crédits passent de 255 à 232 millions d'euros, soit une baisse de 9,2 % – même s'il est vrai qu'à périmètre constant, et donc hors réserve parlementaire, elle n'est que de 5 %. On observe en particulier une diminution importante des crédits déconcentrés. Comment, dans ces conditions, pouvez-vous affirmer votre volonté de lutter contre les inégalités territoriales dans l'accès au sport ?

Je m'interroge également sur le financement de la retraite des sportifs de haut niveau. Je rappelle que cette mesure, promise par le président Nicolas Sarkozy, avait été adoptée à l'occasion de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012, et son coût évalué à 6 millions d'euros. Or vous réduisez de 5,5 millions d'euros les crédits alloués aux fédérations en vertu des conventions d'objectifs et de moyens. Cela revient à faire assumer aux sportifs eux-mêmes, et non à la solidarité nationale, le financement de la retraite des sportifs de haut niveau. Ce sujet provoque toujours l'émoi du monde sportif, et en particulier des fédérations et du CNOSF.

En ce qui concerne la lutte contre le dopage, je vous donnerai plutôt un satisfecit, puisque les crédits destinés à l'AFLD sont maintenus au même niveau. Mais j'appelle à ce qu'un certain équilibre soit assuré entre les différentes disciplines sportives. On sait qu'un seul sport fait l'objet de 40 à 50 % des contrôles antidopage. Or je crains que cette discipline très médiatique ne soit l'arbre qui cache la forêt. Une véritable lutte contre le dopage doit concerner l'ensemble des disciplines sportives, plutôt que d'être concentrée, de façon injuste et sans doute inefficace, sur un ou deux sports.

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