Intervention de Pascal Cherki

Réunion du 29 octobre 2012 à 16h00
Commission élargie : sport, jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Je voudrais tout d'abord vous remercier, madame la ministre, pour la clarté de votre exposé et pour la fermeté de vos convictions, que je partage totalement. Je voudrais également remercier nos deux rapporteurs, que je sais être passionnés de sport.

Avec quatorze millions de licenciés et vingt-cinq millions de pratiquants, le mouvement sportif compte plus de membres que toutes les grandes confessions monothéistes et tous les partis et syndicats réunis. Son rôle est donc fondamental pour le maintien de la sociabilité, pour la cohésion territoriale et pour l'accompagnement social de notre jeunesse.

Le bénévolat est son premier support, sans lequel la plupart des clubs ne pourraient subsister. Or, aujourd'hui, ce bénévolat vieillit et peine à se renouveler dans certains sports. Sans l'impulsion forte et l'accompagnement de l'État, je crains que cette évolution ne porte atteinte au tissu sportif. Vous avez ouvert plusieurs pistes prometteuses, notamment celle de la valorisation des acquis de l'expérience. Ne pourrait-on pas également envisager la prise en compte des périodes de bénévolat pour le calcul de la pension de retraite ? Il me semble qu'une telle mesure serait susceptible de favoriser l'engagement dans le mouvement sportif.

Nous sommes plutôt rassurés par les pistes de réforme que vous proposez pour le CNDS. Mais, même si celui-ci se recentre sur ses missions, il faudra l'aider à se remettre à flot, et vous pourrez compter sur la solidarité des députés de gauche à cet égard.

Quant à l'État, il doit jouer son rôle en matière de planification des infrastructures sportives, même si cela doit le conduire à refuser des projets qui peuvent paraître indispensables au niveau local, mais qui ne servent aucune cohérence au niveau national. On voit en effet de plus en plus de régions, quand ce ne sont pas des départements, s'engager dans les projets parfois pharaoniques des fédérations, sans la moindre assurance quant à la rentabilité à long terme de ces équipements ni quant à leur insertion dans un schéma d'aménagement du territoire cohérent. L'État doit reprendre la main dans ce domaine, ne serait-ce que parce qu'il contribue au financement des fédérations. Que penser par exemple du projet de l'une d'entre elles – je ne dirai pas laquelle pour ne vexer personne – qui prétend disposer de sa propre enceinte sportive, sous prétexte qu'elle est en mauvais termes avec le Stade de France ? On sait très bien que, dans le cas où ce projet se révélerait non rentable quand bien même il serait complètement financé par des capitaux privés, l'État serait obligé de venir au secours de cette fédération. Voilà pourquoi il serait bienvenu que l'État élabore un schéma national d'aménagement des équipements sportifs.

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