On ne peut que se réjouir de voir le Gouvernement assurer la montée en charge du service civique, que le Président de la République qualifiait dès son discours d'investiture de belle et grande idée.
Après un démarrage plutôt encourageant de ce dispositif, pensez-vous que la demande des jeunes et l'offre des organismes d'accueil nous permettront de tenir les objectifs annoncés ? Le suivi assuré par les services déconcentrés de votre ministère vous conduit-il à penser que les missions sont par leur qualité conformes à l'intérêt général et qu'il n'y a pas de risque de voir ce service civique se substituer à l'emploi ? Estimez-vous possible de mettre en oeuvre une véritable gouvernance de proximité, associant autour de l'État, mais sans se substituer à lui, l'ensemble des partenaires locaux ? Dispose-t-on d'un tutorat suffisant, qui aide les jeunes à sortir du dispositif par le haut ? Qu'est-il fait pour la formation de ces tuteurs et pour organiser entre eux l'échange d'expérience ? Enfin quelle est la position du Gouvernement sur l'Institut du service civique, qui n'était pas prévu par la loi et qui n'est pas financé par des crédits budgétaires, mais par des sponsors privés ? Il semble de surcroît guidé par une vision quelque peu élitiste, d'ailleurs assumée par ses concepteurs, mais pas nécessairement conforme à la loi de 2010…
Les emplois d'avenir ne risquent-ils pas de concurrencer la démarche d'engagement citoyen chez les jeunes sans emploi et parfois en situation de décrochage scolaire ? C'est ce même public en effet que les deux dispositifs, pourtant totalement différents, visent pour partie de façon très parallèle, avec les mêmes organismes d'accueil ou employeurs. J'ai pu constater que cette concurrence risquait d'être fatale au service civique outre-mer. Ne faut-il pas utiliser le service civique comme une des voies d'accès vers les emplois d'avenir pour les plus jeunes ?