Intervention de François-Michel Lambert

Réunion du 23 octobre 2012 à 9h30
Commission élargie : recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Je m'associe aux propos de la présidente quant à la qualité des réponses apportées par la ministre, que je remercie vivement. Les engagements gouvernementaux et le budget que vous nous avez présentés traduisent une volonté de penser autrement la recherche. Sur le plan structurel, nous notons la volonté affichée de renforcer l'esprit d'innovation dans les PME-PMI et dans les entreprises de taille intermédiaire (ETI), notamment grâce à la mise en place du crédit d'impôt recherche, innovation et partenariat, le CIRIP. La simplification administrative est également primordiale pour permettre aux chercheurs de se consacrer à la recherche.

Néanmoins, le groupe écologiste, très attaché à la décentralisation et à la territorialisation, ne peut s'empêcher de noter des budgets en contradiction. Ainsi, l'ADEME, structure la plus ancrée dans nos territoires, voit ses moyens contraints tandis que, à l'inverse, le CEA organisme plutôt centralisé, voit les siens augmenter, essentiellement du fait des enjeux nucléaires. D'ailleurs, comme il aura bientôt vendu toutes les parts qu'il détenait dans le capital d'Areva, il faudra mécaniquement lui consacrer encore plus de moyens à l'avenir.

Si le nucléaire – sujet de clivages politiques – requiert encore une fois toujours plus de moyens, c'est sans doute par contrainte plutôt que par choix. En effet, des enjeux tels que la sécurité et le démantèlement des centrales doivent être financés, le Président de la République et le Gouvernement ayant décidé pour la première fois l'abandon de la politique du « tout nucléaire » menée depuis cinquante ans et ayant pour ce faire programmé une réduction de 75 à 50 % de la part du nucléaire. Or, les divergences de fléchage des crédits accordés au nucléaire nuisent à la visibilité des choix gouvernementaux. Nous souhaiterions par conséquent qu'une réflexion soit menée afin que la nation sache au mieux à quels enjeux économiques ces cinquante ans de « tout nucléaire » nous confrontent aujourd'hui.

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