Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 24 octobre 2012 à 9h35
Commission élargie : Égalité des territoires, logement et ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Pecresse :

Que l'on me pardonne de revenir sur la question du Grand Paris, mais nous savons tous, madame Duflot, que vous n'avez pas voté ce projet lorsque vous étiez conseillère régionale. Nous sommes donc inquiets quant à votre capacité et à votre volonté de le porter puisque la charge vous en incombe aujourd'hui. Ce rebondissement de l'histoire est d'ailleurs assez savoureux. Nous sommes heureux que vous ayez changé d'avis mais comprenez que nous ne pouvons pas nous contenter de bonnes paroles.

Qu'en est-il de ce milliard qui n'est pas à ce jour inscrit dans le budget ? Nous sommes d'autant plus inquiets que le conseil régional qui s'est réuni il y a quelques jours au STIF ne l'a pas non plus budgété à l'horizon 2020 alors qu'il devait le mettre sur la table pour le plan de mobilisation des transports et l'exploitation des nouvelles lignes. Tout cela nous laisse supposer que la région d'Île-de-France ne croit plus dans les capacités d'investissement de l'État pour le Grand Paris. Nous sommes inquiets de ce qui relève, supposons-nous, d'une gestion budgétaire à très courte vue qui consisterait, pour maintenir des dépenses de fonctionnement élevées, à sacrifier des dépenses d'investissement pour l'avenir, pour la qualité de vie des Franciliens, pour l'emploi en Île-de-France, mais aussi dans la France entière, puisque le Grand Paris comprend la desserte des grands aéroports, le plateau de Saclay et des projets qui dépassent largement l'Île-de-France en conditionnant la croissance et le rayonnement national.

Vous avez dit avec gentillesse que la Société du Grand Paris (SGT) dispose des moyens d'agir, ce dont je vous remercie puisque les crédits que nous lui avions octroyés sont donc bien là, contrairement à ce que j'avais entendu dire dans certaines instances. Elle peut donc travailler à court terme, mais, en vertu de l'adage selon lequel gouverner, c'est prévoir, vous devez également prévoir ce qu'il en sera sur le long terme. Quel héritage laisserez-vous dans les cinq années à venir si vous abandonnez le Grand Paris et les grands projets d'infrastructures ?

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