Intervention de Geneviève Gaillard

Réunion du 21 octobre 2014 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Gaillard :

Je remercie Christophe Aubel, Bernard Chevassus-au-Louis et Bernard Labat pour leurs passionnantes interventions qui montrent qu'en France, certains ont su véritablement intégrer la biodiversité parmi les défis à relever pour l'avenir. Notre débat intervient alors que la Conférence des parties vient de s'achever en Corée du Sud : devant le constat que la spirale d'impuissance demeure, il a été demandé aux États d'aller encore plus loin dans la protection et la restauration de la biodiversité.

Investir dans la biodiversité revêt une importance particulière. Mais cet impératif se heurte au fait qu'il est difficile de se projeter dans un monde où la biodiversité s'éteindrait peu à peu. En outre, la biodiversité apparaît comme quelque chose de banal : d'aucuns pensent qu'il y aura toujours suffisamment de « petites bêtes » pour venir nous embêter.

Les politiques en faveur de la biodiversité menées au plan national ne devraient-elles pas manier à la fois la carotte et bâton ? Elles sont aujourd'hui fondées sur le volontariat : or les élus ne sont pas toujours conscients des problématiques, les chefs d'entreprise préfèrent consacrer leur argent à autre chose et les citoyens ne se donnent pas vraiment les moyens d'agir, s'ils n'y sont pas obligés. Par ailleurs, on peut se demander quelles perspectives s'offrent à la protection de la biodiversité lorsque l'on constate que le budget consacré à l'écologie diminue de 6 % cette année, après avoir déjà subi une réduction l'année dernière. Comment rendre effectif le besoin d'investir dans la biodiversité ? Il me semble qu'il faudrait renoncer aux consensus mous pour entrer dans une dynamique plus forte. Qu'en pensez-vous ?

Par ailleurs, j'aimerais vous interroger sur l'Agence française pour la biodiversité. Son périmètre vous paraît-il suffisamment large ? Estimez-vous que nous aurons les moyens de la mettre en place ? Ne devrions-nous pas aller plus loin dans certains domaines, en particulier en matière de protection contre les espèces invasives ?

Quant à l'intégration de la biodiversité dans le PIA, elle ne semble pas beaucoup avancer. Affecter l'épargne réglementée à la biodiversité, pourquoi pas ? Faire appel à la générosité de nos concitoyens n'est pas une mauvaise idée, encore faut-il leur expliquer à quoi sert la biodiversité. Nous nous efforçons, comme vous, d'oeuvrer à une meilleure connaissance des enjeux, mais cela n'a rien d'évident dans cette période de crise économique dont l'une des principales causes est certainement la diminution des ressources naturelles.

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