Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 22 octobre 2014 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

L'histoire des entreprises donne des exemples de fusion amicale qui n'ont pas été des succès, voire ont été des échecs retentissants. Le rapprochement entre Publicis et Omnicom a dû être tout bonnement abandonné. Parfois, un groupe prend le dessus sur l'autre. Ainsi, dans le groupe Alcatel-Lucent, la partie américaine l'emporte finalement, tandis que, au sein du groupe Air France-KLM, c'est plutôt la partie française. Le risque existe donc que l'équilibre initial soit rompu. Quand il subsiste, les experts estiment qu'une structure de ce type peut constituer un frein réel à la prise de décision, et même une gêne pour la gestion de la rentabilité et le dynamisme de l'entreprise.

Quel est l'état d'avancement de votre dossier auprès des autorités européennes de la concurrence ? La Commission européenne a fait capoter d'autres projets de fusion, pour avoir apprécié leurs effets à l'échelle européenne uniquement, et non à l'échelle mondiale. Vous lui aviez annoncé, je crois, que vous vouliez une accélération de la procédure. Pour les actifs à céder, qui intéressent des groupes indien et brésilien, quelles sont les garanties d'un maintien de l'emploi ?

Je partage en effet l'inquiétude des salariés devant ce projet de fusion sur fond de marché atone, en France et en Europe. Ne peut-on craindre que vos centres de décision quittent en pratique la France ? Comment ne pas songer que la volonté de faire des économies d'échelle, y compris dans le secteur de la recherche, ne conduise à des redimensionnements et à des pertes d'emploi ?

Pour conclure sur une note plus optimiste, après le parallèle que vous avez tracé entre le bois et le béton, ne pensez-vous pas qu'il faudrait aussi s'interroger, pour le revêtement de la voirie, sur les mérites comparés des hydrocarbures, tel le bitume, et du béton fabriqué localement, qui peut servir aux mêmes fins ? Car l'importation massive d'hydrocarbures aggrave le déficit de notre balance commerciale.

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