Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 24 octobre 2012 à 9h00
Commission élargie : action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Au nom du groupe UDI, je rends à mon tour un hommage appuyé à tous nos diplomates et à tous nos agents qui, de par le monde, oeuvrent avec constance au rayonnement de notre pays et de la langue française.

Nous ne devons cesser de soutenir le réseau des établissements scolaires français à l'étranger qui, comme les Français de l'étranger eux-mêmes, sont des vecteurs majeurs d'image et d'influence pour notre pays ; les élites de nombreux pays ont fait leurs classes dans ces établissements.

Vous avez, monsieur le ministre, décidé de supprimer la prise en charge des frais de scolarité des élèves français à l'étranger . Nous nous en félicitons. Le groupe centriste, par la voix de M. François Rochebloine, s'était élevé contre cette mesure au coût élevé lorsqu'elle avait été instituée. Le dispositif sera désormais plus sélectif car fondé sur l'attribution de bourses ; certes, une petite perte en ligne peut être constatée à ce sujet, mais l'honnêteté commande de reconnaître que ce budget a été élaboré dans un contexte particulièrement contraint.

J'insisterai sur les points qui nous importent particulièrement. En premier lieu, je reprends à mon compte ce qui a été dit sur l'importance cruciale pour notre pays, et par leur nombre et par la qualité de leur investissement personnel, des Français installés à l'étranger. Comme je l'ai constaté moi-même à Madagascar, quelques-uns se trouvent dans un situation difficile, qui mériterait un accompagnement social. Quels moyens comptez-vous allouer à cette fin ?

Si l'on souhaite renforcer l'attractivité de notre pays, la diplomatie économique doit jouer dans les deux sens : nos industriels doivent pouvoir travailler à l'étranger, et nos partenaires économiques étrangers doivent pouvoir venir en France dans de bonnes conditions. Or les difficultés en ce domaine sont parfois réelles. Que comptez-vous faire à ce sujet ?

Je reviens un instant sur les établissements français à l'étranger et sur les investissements qu'ils supposent. Il est choquant que les règlements communautaires interdisent à l'Union européenne – qui intervient en tant que telle dans nombre de pays, avec des moyens évidemment infiniment supérieurs aux nôtres pour l'aide au développement – de financer la rénovation ou la construction de nouveaux établissements scolaires, qu'il s'agisse de l'Alliance française, du British Council ou du Goethe-Institut. Interviendrez-vous, monsieur le ministre, pour que le budget européen serve aussi à renforcer l'influence des pays membres de l'Union par le biais de l'excellence éducative ?

Dans un autre domaine, je puis vous proposer une solution simple pour résoudre le problème que vous avez évoqué des visas à Shanghai. Les interventions de l'Agence française de développement sont multiples dans les pays émergents, la Chine en particulier. Ainsi près de 35 millions d'euros ont-ils été versés à ce pays au titre du développement des capacités de « carbone rural » dans les provinces du Yunnan et du Sichuan. Au regard de la situation des droits de l'homme en Chine, de la puissance économique de ce pays et de l'arrogance dont les Chinois font preuve en Afrique, cette intervention française est-elle si nécessaire ?

Nous devons en revanche poursuivre les contrats de désendettement et de développement, éléments moteur pour de nombreux pays africains.

Pour ce qui est du redéploiement des moyens, je ne partage pas entièrement l'idée selon laquelle il faudrait comprimer notre représentation diplomatique dans les pays avec lesquels nous avons des liens historiques. Les affaires communautaires n'étant plus vraiment des affaires étrangères, il conviendrait plutôt de réduire les effectifs dans les pays membres de l'Union européenne et de redéployer les ressources ainsi dégagées dans les pays émergents ; peut-être nos postes de Londres, Berlin et Rome sont-ils surdimensionnés par rapport à ceux de Moscou, Shanghai et Rio, qui seraient sous-dimensionnés.

Le temps me manque pour évoquer les financements innovants destinés aux travaux concernant nos représentations diplomatiques, mais le nouveau bâtiment de notre ambassade au Japon est un exemple très intéressant de ce qui peut être fait.

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