Intervention de Annick Girardin

Réunion du 24 octobre 2012 à 9h00
Commission élargie : action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Comme tous les ministères non prioritaires, le ministère des affaires étrangères devra, en 2013, réduire de manière substantielle ses dépenses de fonctionnement et d'intervention, les crédits de ses trois programmes, hors politiques prioritaires, baissant de 7 %. Comme l'a souligné François Loncle, on ne peut que s'inquiéter des conséquences de ces coupes budgétaires pour le rayonnement de la culture et de la langue françaises, et donc pour l'influence de la diplomatie française. Déjà, le réseau diplomatique français n'est plus que le troisième au monde, la Chine lui ayant ravi la deuxième place.

Notre inquiétude pour l'avenir de notre réseau diplomatique et culturel à l'étranger est d'autant plus grande que la diminution de ses moyens est renouvelée depuis de trop nombreuses années. Plus que tout autre peut-être, le ministère des affaires étrangères a subi des réformes profondes et des coupes budgétaires depuis le milieu des années 90 ; celles-ci ne sont pas sans impact sur l'efficacité et le rôle de notre diplomatie, en dépit du travail et de la grande disponibilité de nos agents.

En particulier, on ne peut que regretter la diminution des subventions allouées à notre réseau culturel. Ainsi, les subventions à l'Institut français et aux Alliances françaises baisseront de 7 % pour la seule année 2013. Dès lors, comment s'étonner que l'usage de la langue française soit en recul dans le monde ? Et ce, alors que d'autres pays consolident leur propre réseau culturel à l'étranger et renforcent leur diplomatie culturelle et d'influence.

Le projet de loi de finances pour 2013 met certes en avant la possibilité, pour ces organismes, de trouver des financements complémentaires pour compenser ces pertes de recettes. Mais en cette période de crise économique mondiale, cette hypothèse est contestable. Alors que la France diminue fortement son soutien aux organismes qui concourent à son rayonnement, il n'y a pas lieu de croire que d'autres se substitueront à l'État. De plus, contrairement à ce que laisse transparaître le texte, on ne peut imaginer que la capacité de ces organismes à trouver des financements autonomes soit identique : elle dépend assurément de la nature de leurs activités et de leur situation géographique.

Au sein de la mission « Action extérieure de la France », les réductions de dépenses sont appliquées de manière différenciée. Si cela suppose de plus grands efforts dans certains secteurs, cela permet d'en favoriser d'autres, et plusieurs priorités essentielles ont ainsi été définies par le ministère : la sécurité internationale et la sécurité des Français à l'étranger, la construction européenne, la diplomatie économique.

On se réjouira également que l'enseignement français à l'étranger soit préservé ; la cohérence avec les priorités du Gouvernement en faveur de l'éducation est ainsi respectée. Dans ce domaine, la stabilisation des emplois expatriés et résidents est assurée, malgré l'évolution de la masse salariale. De même, la dotation consacrée aux bourses de mobilité des étudiants étrangers reste stable. L'enseignement français à l'étranger, qui contribue fortement à l'attractivité de la France et de la langue française, doit être considéré comme un domaine prioritaire au même titre que l'éducation en France,

Le groupe RRDP votera ce budget.

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