Je veux rappeler à mes collègues que nous devons avoir une approche décomplexée du sujet : ainsi que le rappelait le président de Lafarge hier, il n'y a pas un pays au monde, en Europe ou ailleurs, où les industries qui consomment beaucoup d'énergie ne sont pas soutenues d'une manière ou d'une autre. Ainsi, même si la Commission européenne a mis de longs mois à en autoriser la création, le fait est qu'aujourd'hui un groupement d'achat tel qu'Exeltium existe. J'en viens à mes questions. Tout d'abord, que pensez-vous des dispositions concernant les électro-intensifs contenues dans le projet de loi de transition énergétique, lequel, je le rappelle, ne se limite pas à de grands principes ?
Ensuite, certains sites consomment beaucoup d'électricité sans pour autant pouvoir faire partie de votre groupement. Que pensez-vous d'une éventuelle extension du périmètre de celui-ci ? Par ailleurs, même si vous n'êtes pas concernés, je souhaiterais savoir quel regard vous portez sur le souhait de RTE que les industriels absorbent, le cas échéant, une partie du trop-plein d'énergie du réseau par une surconsommation.
S'agissant de l'hydroélectricité, la loi autorisera la création de sociétés d'économie mixte. Seriez-vous prêt à intégrer ce type de sociétés pour vous situer en amont de la production et bénéficier ainsi, en aval, de cette production la plus optimisée, la plus vertueuse et aussi la plus intéressante ?
Enfin, quand je lis que l'Autorité de la concurrence estime nécessaire de sortir au plus vite de l'ARENH – qui, là encore, ne vous concerne pas directement – et de laisser le marché fixer les prix, j'ai froid dans le dos. En effet, compte tenu des besoins en énergie des industriels dans leur ensemble, ce pourrait être catastrophique si le coût de l'énergie augmentait de manière exponentielle et hypothéquait ainsi notre rendez-vous avec la croissance. Le président de Lafarge nous a indiqué que le CICE, dont il a bénéficié à hauteur de 3 millions d'euros, lui avait permis d'absorber un tiers de l'augmentation de sa facture d'énergie. Il s'agit donc d'un poste vital pour les électro-intensifs, et la représentation nationale, toutes tendances confondues, se doit de veiller à la façon dont on traite cette question.
Présidence de M. Alain Leboeuf, vice-président de la commission d'enquête