Au nom de l’équité territoriale et de la lutte contre les inégalités, je porte, monsieur le député, une grande attention aux départements ruraux. Vous avez raison de souligner que le numérique constitue un formidable potentiel, notamment pour l’école en milieu rural. Il va en effet apporter de nouveaux outils, de nouvelles pratiques pédagogiques, de nouveaux objets de savoir qui possèdent en eux-mêmes, intrinsèquement, la capacité à rétablir l’équité entre les élèves, de lutter contre les difficultés scolaires et de permettre aux élèves de s’adapter aux besoins du monde qui est le nôtre, aux besoins économiques et culturels de notre société.
En faisant le choix, comme nous l’avons fait, d’un grand projet pour le numérique à l’école et dans les collèges en particulier, le Président de la République a souhaité que cela profite à tous les enfants de la République, aussi bien dans les petites communes que dans les zones urbaines. Sachez, monsieur le député, que tous les établissements disposeront à la rentrée de 2016 d’infrastructures numériques adaptées aux besoins de l’école, c’est-à-dire un raccordement de l’établissement avec un débit suffisant pour permettre à tous les élèves de se connecter facilement, un réseau Wifi permettant aux élèves et enseignants de consulter, de partager des contenus pédagogiques, des surfaces interactives pour un usage collectif.
Le plan répond particulièrement à deux enjeux majeurs s’agissant des zones rurales : la fracture numérique, d’une part, et l’isolement, d’autre part. Le numérique permet en effet de s’ouvrir vers l’extérieur à travers l’accès aux ressources innombrables d’internet. Il favorise la découverte de la société civile et des métiers. Voilà pour le premier point, monsieur le député. Je souhaitais vous dire que nous nous attacherons à faire en sorte que l’ensemble des communes puissent en bénéficier.
Le deuxième point concerne la carte scolaire en milieu rural. Je connais les difficultés et je souhaite vous dire que mon ministère y sera attentif. Nous avons engagé une démarche partenariale que nous avons proposée aux départements ruraux dans lesquels les baisses d’effectifs scolaires laissent craindre des fermetures d’écoles. Nous ne voulons plus de cette situation où les élus sont livrés à eux-mêmes, ne sachant pas ce qu’il va leur advenir d’une année sur l’autre.
Nous souhaitons nous engager dans une contractualisation sur trois ans, sur le modèle de qui a été fait dans le département du Cantal ou, plus récemment, dans celui des Hautes-Pyrénées. Chacun de nous, élus locaux d’une part et ministère de l’éducation de l’autre, prenons des engagements : les élus locaux, à reconfigurer le réseau scolaire vers des regroupements pédagogiques ; le ministère de l’éducation à faire en sorte que les postes continuent à être affectés dans ces départements, le temps de la réorganisation afin de ne pas se retrouver sans solutions.
J’espère, monsieur le député, vous avoir rassuré sur ce point. Sachez que vous pouvez compter sur nous.