Madame Anne-Yvonne Le Dain, vous avez raison : nous pouvons être fiers de notre modèle de sécurité civile. Nous l’avons d’ailleurs constaté ensemble lorsque je me suis rendu à trois reprises dans l’Hérault au cours des dernières semaines en raison des inondations auxquelles le département dont vous êtes l’élue s’est trouvé tragiquement confronté. Notre système de sécurité civile repose sur un modèle inédit qui unit sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, qui, ensemble, contribuent aux secours d’urgence à la personne et au sauvetage des territoires confrontés à des dangers sérieux, qu’il s’agisse d’inondation, d’incendie ou encore de risque sanitaire. Il s’agit également d’une force de sécurité qui intervient à l’intérieur du territoire national, mais pas uniquement : nous avons vu des éléments de la sécurité civile mobilisés pendant l’été sur des théâtres extérieurs, tels la Suède, la Grèce et ailleurs dans les Balkans, avec une haute qualité d’intervention qui a inspiré reconnaissance et gratitude des responsables politiques des pays concernés et fait la fierté du ministère de l’intérieur.
Mais pour que ce modèle vive, il faut développer plusieurs actions.
La première vise à enraciner le volontariat au sein de la nation pour qu’il trouve sa pleine et entière place. Il faut pour cela mettre en oeuvre les vingt-cinq propositions pour le volontariat qui ont été arrêtées par le Président de la République et le Premier ministre à Chambéry l’an dernier. Elles concernent des sujets aussi différents que la mobilisation des entreprises pour donner le temps nécessaire à cet engagement bénévole ou l’accès des sapeurs-pompiers volontaires au logement social sur leur zone d’intervention, ce qui me conduit à travailler en étroite liaison avec la ministre du logement et les présidents des grandes sociétés du secteur. Il peut également s’agir de la défense du modèle français d’incendie et de secours quand des directives européennes sont susceptibles de remettre en cause un certain nombre de ses caractéristiques. Vous savez que la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, le Gouvernement et des parlementaires sont dans une discussion extrêmement fructueuse avec Bruxelles pour que cela n’advienne pas.
Et puis je voudrais indiquer quelques priorités pour les mois qui viennent, autant de sujets sur le métier pour l’année 2015. Il s’agit d’assurer le maintien en condition opérationnelle et la modernisation des moyens nationaux de la sécurité civile. Vous savez que je fais tout pour assurer la mutualisation, notamment de notre flotte d’aéronefs. J’ai décidé de transférer à Nîmes-Garons le centre de maintenance de Marignane. Je m’y suis rendu cet été et j’ai vu que cela donne des résultats positifs, non seulement parce que sont ainsi dégagées des marges de manoeuvre qui garantissent notre capacité à investir dans les équipements dont la sécurité civile a besoin, mais aussi parce que cela a permis la mutualisation de l’entretien des hélicoptères entre la gendarmerie et les services d’incendie et de secours. Je forme le voeu qu’on aille bien au-delà puisqu’il n’y a pas que les hélicoptères rouges ou bleus, mais également des hélicoptères blancs qui assurent le secours d’urgence à la personne au titre du ministère de la santé. J’ai saisi le Premier ministre de la volonté qui est la nôtre de procéder à la mutualisation de l’entretien de l’ensemble.
Il s’agit également de développer les équipements pour améliorer l’efficacité opérationnelle de nos forces, autre sujet qui mobilise le ministère.
Autre priorité : apporter le soutien de l’État aux projets d’intérêt national, je pense en particulier à la réalisation du centre civilo-militaire consacré à la prévention des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques – NRBC – à Aix-en-Provence, autour de l’ENSOP, l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers, ou encore au centre d’alerte tsunami dans la Méditerranée.
Vous le voyez, madame la députée, mon ministère est très mobilisé pour que nos services de secours à la personne se modernisent, montent en gamme. À cet effet, nous entretenons un dialogue extrêmement étroit avec la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, dont le président, Éric Faure, fait un travail absolument remarquable avec nous. Le congrès qui s’est tenu en Avignon a été l’occasion de renforcer nos relations de confiance et aussi de réaffirmer que les services d’incendie et de secours ont vocation à s’enraciner durablement dans le territoire départemental car c’est dans les départements qu’ils doivent s’organiser pour que la proximité permette le développement du volontariat.