Intervention de Louis Gallois

Réunion du 7 novembre 2012 à 16h30
Commission des affaires économiques

Louis Gallois, commissaire général à l'investissement :

On me rétorquera que le niveau de l'euro est fixé par les marchés. Mais les marchés écoutent ce que disent les responsables politiques.

Monsieur Muet, la Conférence nationale de l'industrie a montré sa capacité à organiser un débat sur les filières. J'ai proposé de renforcer la gouvernance et les moyens des comités stratégiques de filière.

Il est vrai, monsieur Fasquelle, que je n'ai pas abordé en tant que telle la question de la durée du travail, non parce que je serais un fanatique des 35 heures – ce n'est pas le cas –, mais parce que la durée hebdomadaire n'est pas vraiment un problème. En effet, en moyenne annuelle, la durée du travail dans notre pays se situe dans la moyenne européenne. Le vrai problème, monsieur le député, concerne le taux d'emploi. La population active est extrêmement faible par rapport à la population totale, ce qui entraîne deux conséquences. Tout d'abord, et dans la mesure où c'est la population active qui génère l'activité économique, notre croissance potentielle est limitée. Ensuite, les charges sont plus lourdes, puisque le poids des inactifs est plus élevé qu'ailleurs. En moyenne, les Français entrent à 28 ans sur le marché du travail et en sortent à 58 ou 59 ans !

Quant à la baisse de la dépense publique, contrairement à ce que vous affirmez, je l'évoque bien dans mon rapport.

Vous jugez le plan du Gouvernement trop complexe, mais je ne comprends pas ce reproche. Il me paraît plus simple que le crédit d'impôt recherche, qui se heurte à une difficulté importante, celle de déterminer l'assiette. Ici, l'assiette est simple : ce sont tous les salaires jusqu'à deux fois et demi le SMIC. Une fois le crédit d'impôt calculé, il ne reste plus qu'à le déduire de l'impôt sur les sociétés.

Mme Bonneton s'est prononcée pour une politique de la demande. Pour ma part, bien que nourri au keynésianisme, au point de le porter dans mes gènes, j'ai été obligé de virer ma cuti, parce que la France souffre d'un véritable problème d'offre, et que toute politique de la demande se traduirait aussitôt par un afflux d'importations.

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