Intervention de François Brottes

Réunion du 29 octobre 2014 à 18h00
Commission d'enquête relative aux tarifs de l'électricité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Vous avez dressé une longue liste de vos charges passées, présentes et à venir ; de fait, toutes nous intéressent, notamment parce qu'ERDF est sans doute l'opérateur qui occupe la plus mauvaise place : votre maison mère vous demande des compte et de l'argent ; les collectivités vous reprochent de ne pas en faire assez ou de manquer de transparence, même si le projet de loi relatif à la transition énergétique améliorera sans doute la gouvernance. Vous êtes enfin en première ligne face aux consommateurs, puisque le distributeur peut être amené à leur couper l'électricité sur injonction des fournisseurs. Vos équipes, souvent au front lors des tempêtes, doivent assurer la maintenance des réseaux, de jour comme de nuit ; et l'on vous en demande toujours plus : outre l'impact de l'autoconsommation et de l'intermittence sur les investissements, vous essuyez des critiques sur la lenteur des raccordements, de la part des acteurs des énergies renouvelables comme des industriels, qui parfois doivent attendre des semaines avant d'ouvrir leur usine. Vous avez dû reconfigurer vos équipes au niveau local après la scission d'avec GDF, et il a fallu du temps pour retrouver ce que permettait l'ancien système, même si des accords subsistant sur quelques territoires permettent une optimisation.

Quels sont les bénéfices de la mutualisation par un gestionnaire unique ? L'îlot autonome est une sorte de rêve, notamment pour les grandes villes ; mais la fin du monopole d'ERDF, ne l'oublions pas, signifierait celle de la péréquation comme de la mutualisation en matière de recherche ou de ressources humaines. Certaines régies, qui voudraient s'émanciper de la loi de 1946, font à la fois votre métier et celui d'ERDF, semant ainsi le trouble : avez-vous un avis sur l'avenir de ces entités ?

La mise en terre des réseaux, au-delà de l'argument esthétique, permet-elle de réduire les frais de maintenance ?

Les liens avec RTE sont-ils devenus plus fluides ? Y a-t-il encore des facteurs de surcoût ?

S'agissant du compteur Linky, l'échéance de 2021 me semble bien lointaine : certains pays vont plus vite dans ce déploiement. Les charges seront étalées, j'entends bien ; mais comment mettre en oeuvre de nouvelles approches de consommation sans cet outil ? J'ai fait adopter un amendement au projet de loi sur la transition énergétique, qui permet à chaque client de suivre l'évolution de sa facture en euros ; nous avons fait en sorte qu'ERDF n'ait pas à subir les conséquences financières de cette mesure, mais il serait bon que le compteur intelligent ait, passez-moi l'expression, deux cerveaux : l'un pour le réseau, l'autre pour le consommateur. Au reste, vous n'avez guère évoqué les économies qu'une telle gestion à distance vous permettrait de réaliser.

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