Intervention de Jean-Louis Galou

Réunion du 15 octobre 2014 à 10h30
Délégation aux outre-mer

Jean-Louis Galou :

Je profite de l'occasion pour faire passer un message : nous sommes une association ultramarine qui existe depuis 1989. Tous les ans, nous organisons une semaine, voire une quinzaine culturelle sur la ville de Savigny-le-Temple. Je m'étonne que nous n'ayons jamais obtenu aucune aide des collectivités locales pour nous assister dans cette tâche.

Nous essayons de faire la promotion d'auteurs, d'ouvrages, de films, de musiques, et même d'organiser des conférences sur l'économie, mais nous avons du mal à trouver du soutien auprès de certains services. Il est visiblement plus facile de soutenir une manifestation festive, un bal ou un concert, que de subventionner la culture que tout le monde glorifie pourtant. Je fais cette remarque en tant que président d'association.

En tant qu'individu, je suis originaire des Antilles, installé en métropole depuis 1978. Avec un accent territorial bien prononcé, il n'était pas facile de trouver un emploi. On m'a fait comprendre que je n'étais pas un Français originaire de la métropole. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette discrimination, et il faut se battre pour aller de l'avant.

Aujourd'hui, malgré toutes ces barrières, j'ai pu me construire une vie relativement intéressante en tant que président d'association et en tant qu'individu. Mais pour revenir à des choses beaucoup plus concrètes, je voudrais vous donner cet exemple : ma compagne est professeure d'allemand, ce qui, pour une personne noire, peut paraître bizarre. Est-ce que le fait d'être ultramarin, d'enseigner une matière qui n'est pas conforme, fait déjà de nous une bête curieuse ?

J'aimerais maintenant revenir sur le problème suivant : en tant qu'ultramarins, nous ne sommes pas assez présents dans les institutions. Nous nous contentons souvent d'habiter une ville sans en être les partenaires. Mais une ville, c'est un endroit où l'on vit, où l'on va peut-être vieillir, où nos enfants vont grandir. Il y a très peu d'ultramarins dans les partis politiques ou au sein d'une municipalité. De ce fait, nous n'arrivons pas à faire passer nos idées. Il faut aller à la rencontre des autres, ne serait-ce que pour voir ce que font les autres communautés et s'en inspirer.

Malgré tout ce qui a été dit à propos des discriminations, je pense que nous avons pris conscience de notre valeur et de notre capacité à réussir. Mais il faut le faire savoir. Chaque année, à travers mon association, nous essayons justement de mettre en avant les Outre-mer en organisant différentes manifestations et en proposant différentes prestations. Si vous souhaitez nous aider, vous pouvez prendre contact avec moi.

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