Intervention de Philippe Deiss

Réunion du 14 novembre 2012 à 9h30
Commission des affaires économiques

Philippe Deiss, président d'HAROPA :

Les ports ont besoin des poids lourds pour les dessertes terminales. Ces derniers ne nous concurrencent que pour les très longues dessertes. Or la taxe sur les poids lourds ne limitera pas le recours aux poids lourds pour ce type de dessertes mais pourrait pénaliser l'acheminement court.

S'agissant du ferroviaire, les ports sont aujourd'hui propriétaires des réseaux portuaires, ce qui représente 45 kilomètres pour le port de la Rochelle et 120 kilomètres pour le port de Rouen. Avec la maîtrise des voies, nous devons assurer leur entretien et le développement de la desserte des terminaux. Certes, nous ne règlerons pas la problématique du fret ferroviaire en France mais nous pouvons contribuer à dynamiser la demande. Le principal problème est le manque de sillons horaires. Lorsque des travaux sont nécessaires sur une voie, par exemple la voie Paris-Rouen-Le Havre, ceux-ci ont lieu la nuit, afin d'éviter de pénaliser les voyageurs, ce qui en revanche pénalise le fret. A contrario, le développement de nouvelles infrastructures dédiées aux voyageurs libèreront des capacités pour le fret. Ce serait le cas pour la ligne Paris-Normandie. Cependant, il ne s'agit pas d'une solution miracle, l'existence d'un marché est une condition indispensable, ce qui est le cas pour les ports de la Rochelle et du Havre mais pas pour le port de Rouen.

Le fret fluvial a connu un développement important ces dernières années. À titre d'exemple, l'entreprise Ferrero fait circuler très fréquemment des conteneurs de 16 tonnes de Nutella de Rouen vers Paris.

Nous avons besoin d'aide pour le transport combiné, qu'il s'agisse du ferroviaire ou du fluvial.

Le canal Seine-Nord Europe est nécessaire, au même titre que toutes les nouvelles infrastructures, comme la ligne Paris-Normandie ou le contournement routier de Rouen.

Il existe deux grands ports fluviaux en France, Paris et Strasbourg, et de nombreux ports fluviaux de petite taille. Il n'est pas possible d'appliquer un même mode de gouvernance à l'ensemble de ces ports. S'agissant de Paris, une évolution vers une gouvernance fondée sur un directoire et un conseil de surveillance, ainsi qu'un conseil de développement, serait souhaitable.

Nous considérons qu'un schéma directeur national est un objectif pour nos trois ports.

Enfin, la situation de l'Allemagne a souvent été évoquée mais je tiens à souligner, à partir de mon expérience de président d'HAROPA, que la France peut aussi être un exemple.

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