Intervention de Geneviève Fioraso

Séance en hémicycle du 4 novembre 2014 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Recherche et enseignement supérieur

Geneviève Fioraso, secrétaire d’état chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le président de la commission, mesdames et messieurs les rapporteurs, monsieur le député Gérard Charasse, merci de l’attachement que vous manifestez à l’enseignement formidable dispensé par les IUT. Il nous faut conserver ce qui fait son originalité et sa réussite, à savoir le lien particulier et privilégié que les IUT ont toujours su entretenir avec le milieu professionnel, au bénéfice de l’insertion professionnelle de leurs étudiants – d’autant que la loi, en favorisant les passerelles et en intégrant les IUT dans l’offre universitaire au sein de regroupements – le plus souvent des communautés d’universités et d’établissements, COMUE, mais pourquoi pas aussi des fusions ou des associations –, permet de reconnaître la valeur de cet enseignement.

Conformément à une certaine culture française, l’enseignement professionnel ou technologique, bref celui qui avait un lien avec le milieu socio-économique, a longtemps été dévalorisé par rapport à un enseignement plus conceptuel. Les IUT ont su démontrer qu’ils pouvaient dispenser un enseignement professionnalisant, tout en permettant à certains étudiants de rejoindre ensuite un enseignement plus conceptuel, leur assurant ainsi le bénéfice d’une formation complète et d’une bonne insertion professionnelle.

Impulsée par la loi du 22 juillet 2013, cette politique a permis de mettre en place des contrats d’objectifs et de moyens entre les IUT et leurs universités de rattachement. Disons-le, les relations entre les deux n’ont pas toujours été faciles, et nous avons dû à plusieurs reprises pallier des dysfonctionnements ; mais nous avons voulu faire reconnaître et respecter la place des IUT.

Le décret dont vous avez salué la parution, certes un peu tardive, met fin à ces décennies de malentendu. La place institutionnelle des IUT est aujourd’hui renforcée, leurs moyens sont consolidés et leurs perspectives pluriannuelles tracées. La loi de juillet 2013 crée donc les conditions d’une coordination de l’offre de formation, et les IUT, reconnus en tant qu’acteurs majeurs de l’enseignement supérieur professionnalisant, prennent toute leur place dans la mise en oeuvre d’une offre de formation cohérente, simplifiée et plus lisible pour les familles, en particulier celles qui ne connaissent pas tous les arcanes parfois si complexes de notre enseignement supérieur. Ils peuvent ainsi faire réussir des jeunes issus de milieux moins favorisés. Nous savons qu’aujourd’hui, l’enseignement supérieur ne se contente pas de reproduire les disparités sociales, mais les aggrave dans un facteur de trois à quatre.

Merci, monsieur Charasse, d’avoir toujours su défendre les IUT. Je suis à vos côtés pour les accompagner dans cette reconnaissance au sein des regroupements d’universités, dans leurs spécificités, mais aussi dans leur intégration à une offre de formation beaucoup plus large, beaucoup plus fluide, et qui permet de progresser au-delà du niveau bac + 2.

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