Madame la secrétaire d’État, comme l’a montré Sandrine Doucet dans son excellent rapport pour avis, face à la crise, les jeunes passés par la voie de l’apprentissage sont ceux qui réussissent le mieux. Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications – CEREQ – a montré que trois ans après la fin de leur formation initiale, les diplômés passés par la voie de l’apprentissage accèdent plus facilement à l’emploi, et qu’ils occupent des emplois plus rémunérateurs que ceux qui n’ont pas été apprentis. Or, même si les effectifs des apprentis dans l’enseignement supérieur ont progressé ces dernières années, la voie de l’apprentissage reste aujourd’hui sous-utilisée, trop souvent par manque d’information des jeunes et de leurs parents sur ce type d’orientation et sur le champ des métiers possibles.
Des initiatives voient le jour sous la forme de salons pour la promotion de l’apprentissage ; la ville dont je suis maire, Tomblaine en Meurthe-et-Moselle, en organise un chaque année. Il est important d’informer sur ce type de formations, mais aussi de montrer, voire de « démontrer » les métiers proposés.
Pour encourager le choix de l’apprentissage, de nombreuses pistes d’amélioration sont envisageables, notamment à l’école. On observe parfois une certaine crainte de la concurrence des centres de formation des apprentis et autres sections d’apprentissage chez les enseignants. Or, il faut comprendre que l’apprentissage est une opportunité non seulement pour les élèves décrocheurs, mais aussi pour ceux qui en feraient leur premier choix.
De plus, l’apprentissage peut être une bonne formule dans les formations post-bac. Il y a donc tout à gagner à l’établissement d’un pont entre le monde de l’école et celui de l’entreprise, au vu des résultats extrêmement positifs qui sont ceux de l’apprentissage.
Le Gouvernement en est bien conscient, et semble laisser libre cours à cette « volonté de s’ancrer dans le réel ». Lors de son discours de rentrée, la ministre de l’éducation nationale a évoqué l’attention « toute particulière » qu’elle comptait porter à l’apprentissage, en augmentant le nombre d’apprentis de l’éducation nationale de 40 000 aujourd’hui à 60 000 en 2017. La semaine dernière encore, le Président de la République annonçait la simplification d’un certain nombre de règles portant sur l’apprentissage, concernant par exemple les travaux en hauteur pour les moins de dix-huit ans.
Madame la secrétaire d’État, quelles autres mesures le Gouvernement prévoit-il pour encourager le choix de l’apprentissage ? Que penseriez-vous de la création d’une autorité administrative indépendante spécifiquement chargée de la question, idée que j’ai suggérée par courrier à Mme la ministre de l’éducation nationale ?