Je n'ai pas été là quand M. Dordain est venu, mais j'ai le sentiment de l'échec d'une politique mise en place il y a dix ans, dans le domaine des lanceurs, ce qui pourrait me conduire à m'abstenir. Sommes-nous en présence d'un véritable lobbying visant à faire travailler les équipes. C'est un secteur d'arsenal comme celui que j'ai connu à Bordeaux où, si le plan de charge faisait défaut, on téléphonait au ministère de la défense pour commander un nouveau missile. La stratégie ancienne était de bénéficier d'un effet de gamme avec Ariane 5, pouvant emporter jusqu'à trois satellites, le lanceur le plus fiable du monde Soyouz et le lanceur italien Véga. On a installé Soyouz à Kourou et on a passé dix ans à conduire cette coopération.
On nous a dit voilà l'offre la plus complète du monde or on nous apprend qu'Ariane 5 va être déclassée. Or, dans un domaine qui demande des mises au point très longue, je ne comprends plus cette stratégie.
Il est également essentiel de clarifier les prérogatives de la Commission et de ASE, car ils ont en permanence un comportement de chien et chat.
L'ASE n'est pas une agence de l'Union européenne. Avec Galileo, la Commission a voulu prendre le pouvoir sur l'ASE qui résiste. C'est un sujet pendant de la politique européenne. Une clarification des rôles est nécessaire, d'autant que l'Union européenne n'a pas de commande militaire. Or, à quoi sert Galileo s'il ne comporte pas de volet militaire ? Je me mets à disposition des rapporteurs pour travailler sur ces sujets.