Monsieur le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, nous sommes réunis en commission élargie afin de vous entendre sur le projet de loi de finances pour 2015 et plus particulièrement sur la mission « Travail et emploi ».
En matière de politique de l'emploi, la France s'est dotée depuis deux ans de dispositifs importants – emplois d'avenir, contrats de génération, allègements sur les bas salaires – qui porteront leurs effets à des horizons différents. Or, depuis trois ans, l'Europe traverse une récession majeure qui, pour de nombreux pays, n'a de précédent que la situation qu'ils avaient connue au cours des années 1930 : elle explique une très faible croissance en France, voire une croissance quasi nulle. Aussi l'équilibre entre les dispositifs mentionnés mérite-t-il d'être repensé en fonction de cette conjoncture. Tant que la croissance n'est pas suffisante pour créer des emplois, la politique pertinente, alors que la demande est faible, consiste bien à mettre l'accent sur les emplois aidés, notamment dans le secteur non marchand. En effet, quand on crée des emplois comme les emplois d'avenir, on donne du revenu et de la confiance. Tant que la croissance ne permet pas le retournement de la courbe du chômage, c'est la création volontariste d'emplois qui contribue au retour de la croissance. Je sais que cette préoccupation vous est chère, monsieur le ministre, et je tenais à la rappeler.