Monsieur le ministre, si l'on additionne les chiffres que vous venez de citer, on est très au-delà des 11,5 milliards d'euros de crédits. Pourtant, votre budget est en baisse de 3 %, démontrant malheureusement que l'emploi, la formation professionnelle et l'apprentissage ne sont pas des priorités pour l'État. S'il y a un chiffre à retenir, c'est celui des 5,13 millions de chômeurs. De surcroît, le chômage des jeunes, qui a baissé de 1,2 % sur un an, augmente à nouveau en septembre de 0,4 %. Le chômage des seniors continue sa hausse, de plus de 1 % en septembre.
Face à cette dégradation de la situation de l'emploi, le Gouvernement devrait adopter un budget de combat. Ce n'est pas le cas, comme le montreront quelques exemples. Dans le programme 103, la dotation de 515,6 millions d'euros – correspondant à la compensation par voie budgétaire du dispositif modifié d'allégement de cotisations sociales créé par la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA) – masque la baisse des crédits des autres actions du programme. Le budget prend acte de l'échec du contrat de génération en réduisant les crédits qui lui sont dédiés, ces derniers passant de 1,2 milliard à 480 millions d'euros.
Quelles solutions proposez-vous pour les seniors ? Le nombre de contrats de professionnalisation pour les plus de quarante-cinq ans continue de diminuer. Les crédits prévus permettent de financer 500 contrats de professionnalisation senior, ce qui est notoirement insuffisant.
Pour la jeunesse, la garantie jeunes, qui est au demeurant un bon dispositif, est mise en place aux dépens du contrat d'insertion dans la vie sociale.
Sur l'apprentissage, les chiffres parlent d'eux-mêmes : vous avez prélevé 380 millions d'euros sur les entreprises et le nombre d'entrées en contrat d'apprentissage a diminué de 14 %.