Cette commission élargie me donne l'occasion d'évoquer la réalité à laquelle sont confrontés nos concitoyens ultramarins les plus fragiles. Certes, la politique de l'emploi menée depuis deux ans, à travers le soutien au secteur marchand et le traitement social du chômage, mérite d'être saluée. À la Réunion, le taux de chômage avoisine les 30 %. Appliqué à la métropole, ce taux représenterait plus de 10 millions de demandeurs d'emploi à gérer. Vous comprenez pourquoi la population et les élus des territoires ultramarins vivent très mal cette situation qui perdure depuis trop d'années.
Le Président de la République a fait de la lutte contre le chômage son cheval de bataille. Je vous encourage à persévérer, même si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Mon ambition pour la Réunion est d'atteindre un taux de chômage qui soit le double du taux national. Est-ce trop demander ? Nous avons besoin pour cela d'un secteur marchand mieux accompagné, mais aussi d'un traitement social à la hauteur du défi à relever.
Les mesures exceptionnelles pour lever les freins à la consommation des contrats aidés pour les jeunes et les seniors sont insuffisantes. Nous attendons les conclusions d'une mission de l'IGAS sur la pertinence des dispositifs en faveur de l'emploi et de l'insertion des chômeurs. Le rapport vous a-t-il été remis ?
Afin d'améliorer la consommation des contrats aidés, êtes-vous favorable à la création d'un fonds de solidarité dédié aux collectivités et aux associations ? Enfin, je souhaite une révision des modalités de gestion des contrats aidés au profit exclusif de Pôle emploi, afin de rendre le dispositif plus transparent et de préserver le rôle de l'État en tant que garant de l'égalité de tous les chômeurs devant l'accès au travail.