S'il est légitime que l'outre-mer participe à l'effort de redressement des comptes publics, la très légère augmentation du budget qui y est consacré – 0,3 % – reste bien faible au regard de l'inflation s'élevant à 0,8 % outre-mer. J'ai cependant bien conscience de la difficulté de l'exercice, et pour que l'outre-mer, que le Gouvernement décrit comme une priorité, s'affirme mieux en tant que telle, il faut reconnaître que nos territoires participent aussi à l'effort demandé à tous. Nous n'avons pas à rougir de notre situation, et je me demande quelle portion du territoire national accepterait un taux de chômage de près de 25 % – et atteignant même 68 % pour les jeunes de moins de vingt-cinq ans.
J'aurais aimé, madame la ministre, que notre effort soit plus transparent et plus visible, et je regrette l'absence du document de politique transversale qui aurait permis à la représentation nationale de disposer d'une vision plus exacte de l'effort global de l'État outre-mer – certes, ce document existe, mais il nous a été communiqué tardivement, ce qui est bien dommage pour le débat démocratique, surtout quand on sait que la mission « Outre-mer » du ministère des outre-mer ne représente qu'une infime partie des crédits destinés à la politique de l'outre-mer.
Cela dit, je veux souligner l'impact positif qu'auront les crédits du service militaire adapté sur la formation des jeunes et leur insertion professionnelle, grâce à une hausse des crédits de 7,6 % qui porte ceux-ci à 54 millions d'euros, ainsi qu'une exonération de charges sociales pour les 41 073 entreprises d'outre-mer, qui vont concerner 171 314 salariés. Ce n'est pas rien : c'est le poste le plus important du ministère, ce qui est bien légitime compte tenu de la priorité que représente le soutien à l'emploi pour ce Gouvernement. Je note d'ailleurs avec satisfaction qu'entre 2012 et 2017, ces crédits sont appelés à croître de 20 %, ce qui représente près de 200 millions d'euros – ce qui reste loin, il est vrai, des 500 millions d'euros d'investissements publics promis par le chef de l'État.
Pour conclure, je me contenterai de vous dire que je vous accompagne et vous soutiens dans votre mission, madame la ministre, et je voterai votre budget sans hésitation.