Madame la ministre, qu'il me soit d'abord permis de saluer votre tout premier budget, qui a résisté aux coupes budgétaires en ces temps de réduction des déficits. L'engagement du Président de la République a été maintenu et, même si nous aurions aimé obtenir davantage, je comprends aussi que nous devons participer à l'effort de réduction des déficits. C'est pourquoi votre volonté de recentrer la continuité territoriale ne me choque pas, même si c'est un sujet important et qu'il faudra reprendre le débat une fois la polémique passée, car c'est un sujet qui conditionne notamment le développement de notre tourisme – et qui dit tourisme dit création d'emplois. Il faudra l'aborder de façon globale afin d'obtenir des solutions concrètes et réalistes visant à réduire la fracture territoriale, mais dans les deux sens.
En ces temps de disette financière, il est important de mobiliser les deniers publics sur des priorités favorisant le développement de nos territoires, à commencer par la formation des hommes, qui constitue l'accès à l'emploi – à condition, bien sûr, qu'elle soit qualifiante. À la Réunion, 15 % des jeunes sortent du système scolaire sans qualification, soit le double de la métropole, et 4 000 emplois sont restés vacants selon les chiffres du MEDEF, ce qui est inadmissible et surréaliste alors que nous avons un taux de chômage massif et structurel. La région, l'État et l'Europe investissent dans la formation, mais le résultat ne semble pas être au rendez-vous. J'ai rencontré beaucoup de jeunes qui passent de formation en formation sans pour autant déboucher sur un emploi pérenne. A-t-on évalué le dispositif d'aide à l'insertion et à la qualification et surtout son impact sur l'accès à l'emploi ? Par ailleurs, dans les 76 % de taux d'insertion des volontaires stagiaires du SMA en fin de contrat, avez-vous une idée du pourcentage des jeunes qui accèdent à un contrat de travail par rapport à ceux qui obtiennent une attestation d'entrée en stage qualifiant ? Je pose cette question car les deux sont confondus.