Intervention de Gabriel Serville

Réunion du 29 octobre 2014 à 16h15
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Le 11 septembre 1997, François Mitterrand en déplacement en Guyane avait déploré qu'on continue à lancer des fusées sur fond de bidonvilles. Aujourd'hui, la question de l'habitat en Guyane est toujours d'actualité. En effet, la sanctuarisation de la LBU à 243 millions d'euros est une bonne nouvelle… en trompe-l'oeil. Cette ligne budgétaire, socle du financement du logement social, n'est en effet pas à la hauteur des enjeux, car on estime à près de 100 000 le déficit de logements sur l'ensemble des outre-mer.

Je sais bien que la répartition de cette ligne par territoire est du domaine du réglementaire, mais je tiens à redire ici à quel point celle-ci, calculée au prorata de la population, est parfois inadaptée aux réalités spécifiques de chaque territoire.

Les besoins en logement sont particulièrement criants en Guyane où la population double tous les vingt ans. Là-bas, 80 % de la population est éligible au logement social et, faute de logements disponibles, 15 % d'entre elle vit dans des conditions de salubrité précaires. Il n'est plus possible d'admettre que 13 % des logements guyanais soient dépourvus d'électricité, que 20 % n'aient pas accès à l'eau potable ou que 60 % ne soient pas reliés au tout-à-l'égout. De même, on ne saurait admettre que 37 % des logements guyanais soient suroccupés : là encore, il s'agit d'un record national.

Permettre à nos populations de vivre dans des conditions dignes doit être l'une des priorités de la mission dont nous discutons aujourd'hui. Aussi comprendrez-vous ma profonde consternation en apprenant que les crédits alloués à la Guyane au titre du programme 123 « Conditions de vie outre-mer », dont dépend la LBU, sont en diminution de 23 % par rapport aux exécutions de 2013. C'est simple : les 30 millions d'euros alloués à la Guyane au titre de la LBU sont à mettre en parallèle avec les besoins réels estimés à 600 millions d'euros par le Conseil général du développement durable, dans un rapport de mars 2013…

Je vous demande donc, madame la ministre, de bien vouloir m'apporter des précisions sur les solutions concrètes que vous prévoyez pour l'amélioration du logement en Guyane, notamment dans le cadre du plan de relance du logement outre-mer que vous avez récemment annoncé.

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