Je crois en votre bonne foi, madame la ministre, et en votre profonde honnêteté. Je crois aussi que vous avez dû batailler ferme pour sauver un budget en légère augmentation, de 0,3 %, qui échappe ainsi partiellement à la guillotine impitoyable de Bercy.
Deux volets retiennent particulièrement mon attention.
Le logement social, d'abord. En effet, tant les opérateurs de logement social que les familles les plus démunies rencontrent les pires difficultés pour finaliser les opérations de réhabilitation nécessaires. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé ce matin à la ministre du logement d'étendre le dispositif du crédit d'impôt-défiscalisation aux opérations de réhabilitation du parc de logements sociaux, et notamment aux opérations de désamiantage. Je compte sur votre soutien : in fine, c'est sur les résultats concrets de cette négociation avec vos collègues du Gouvernement que nous serons fixés – et jugés.
Je m'inquiète également de la situation de l'emploi outre-mer et, plus particulièrement, de celle de l'emploi des jeunes : 68 % des jeunes Martiniquais sont aujourd'hui au chômage. Les statistiques, qui suivent une courbe exponentielle, les confortent dans le sentiment d'avancer inexorablement vers un gouffre, au point qu'une frange de plus en plus diplômée de notre jeunesse n'envisage plus d'avenir au pays, alimentant ainsi une fuite des cerveaux qui hypothèque sérieusement notre avenir collectif.
J'aimerais tant croire que les orientations que vous déclinez, qu'elles concernent le SMA ou le développement de l'économie sociale et solidaire, seront de nature à créer une nouvelle dynamique propre à rassurer les acteurs, à créer un engouement et à favoriser une embellie pérenne pour nos jeunes. Mais nous savons tous que, pour l'instant du moins, il n'en est rien.
Tout en reconnaissant les efforts accomplis, il m'incombe d'exprimer quelques regrets, notamment celui que ce budget en hausse cache une diminution des crédits pour la Martinique, et ce pour la deuxième année consécutive. Devons-nous y voir le signe que la métropole se désintéresse du potentiel humain que recèle la Martinique, dont les habitants contribuent pourtant à l'impôt, comme tous les Français ?