Si la France veut maintenir son rang de première destination touristique au monde, elle doit se démarquer au sein de la concurrence internationale : être première, ce n'est pas un acquis. À cette fin, il est impératif de monter en gamme, de viser l'excellence et de poursuivre l'investissement sans relâche. Face aux stratégies « bas coûts » de certaines destinations, nous devons diversifier l'offre touristique, l'adapter à la demande d'aujourd'hui et anticiper les mutations dans un secteur très évolutif depuis l'émergence du numérique. Il s'agit de structurer la filière de l'amont à l'aval, de la formation à la promotion de la marque France, tout en insistant sur l'importance de l'investissement et de l'innovation dans le tourisme de la même manière que dans les autres secteurs économiques. La valorisation du patrimoine, le développement des réseaux de transport, l'amélioration de l'accès au numérique, la structuration des réseaux de professionnels ou encore les projets d'innovation culturelle telles que la Fondation Louis Vuitton, inaugurée hier par le Président de la République, sont autant d'investissements qui « font » tourisme, car tous concourent au renforcement de l'attractivité de notre pays.
Je me réjouis du transfert de la subvention versée à Atout France au programme « Diplomatie culturelle et d'influence ». Il s'agit d'une des nouveautés de ce PLF. Ce transfert permet d'affirmer le caractère stratégique de la filière tourisme, qui contribue au rayonnement de la France dans le monde. En période de difficultés budgétaires, le budget d'Atout France demeure quasi stable par rapport à 2014 : il a suivi la trajectoire de réduction de 2 % que vous avez rappelée, monsieur le ministre. Je note, en outre, avec intérêt les efforts que vous vous proposez de faire en faveur d'Atout France, en matière de budget et, peut-être, de personnel.
S'agissant des crédits du tourisme qui demeurent au sein de la mission « Économie », deux actions revêtent, selon moi, une importance particulière. D'une part, le financement des organismes de statistique : il est impératif d'accélérer la production de chiffres précis, le secteur du tourisme étant très réactif. D'autre part, l'accompagnement des territoires dans leur stratégie de développement touristique à travers les contrats de destination et les pôles d'excellence touristique : aujourd'hui, le tourisme est la source d'environ 1,2 million d'emplois non délocalisables dans nos territoires. Vous avez affiché votre ambition d'atteindre le chiffre de 100 millions de touristes en France en 2020. Nous mesurons ce que pourrait être l'impact en termes d'emploi dans nos territoires. Quant à la mission d'information sur l'impact du numérique sur le tourisme français conduite par Daniel Fasquelle et Pascale Got, elle nous permettra d'améliorer notre connaissance du secteur.
Je salue l'intérêt que vous portez à la filière touristique, monsieur le ministre, et vous invite à Montpellier pour découvrir le projet innovant que nous avons développé en matière d'oenotourisme.