Si nous constatons depuis quelques années une baisse régulière du budget de l'agriculture, nous identifions néanmoins un certain nombre de points de satisfaction. En effet, cette baisse est en grande partie compensée à la fois par le programme d'investissements d'avenir et par l'augmentation des crédits alloués par l'État dans le cadre de la PAC révisée pour 2014-2020, grâce aux taux de cofinancement plus favorables dont bénéficient notamment les aides à l'installation ou l'indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN).
Ayant participé activement aux travaux de la LAAAF, je suis particulièrement sensible au fait que la programmation budgétaire traduise bien les nouvelles orientations du projet agro-écologique pour la France. À ce titre, l'augmentation des crédits pour l'agro-écologie dans le cadre du CASDAR est une bonne chose. Cela étant, si l'agence Bio voit son budget augmenter de 17 %, il serait opportun de revoir la répartition de ce budget pour assurer la pérennité de la filière. Je regrette que les crédits d'animation affectés à la bio et inscrits dans l'action 15 du programme 154 baissent de 37 %, alors que les besoins d'animation sont accrus en ce début de programmation et du fait de la nouvelle gouvernance des MAE climatiques.
Il très satisfaisant, en revanche, de voir les fonds attribués à ces pionniers de l'agro-écologie que sont les organismes nationaux à vocation agricole et rurale (ONVAR) multipliés par sept.
Quant aux chambres d'agriculture, elles bénéficient d'un budget en baisse certes, mais qui demeure conséquent grâce à l'appui du CASDAR, soit plus de 40 millions d'euros. Comment s'assurer qu'elles prendront bien le virage de l'agro-écologie ?
En matière de traçabilité et de sécurité alimentaire, les leçons ont été tirées de plusieurs années de baisse catastrophique des crédits, qui ont conduit à la dégradation de la qualité et de l'efficacité des contrôles sanitaires. Avec mon collègue Éric Alauzet, rapporteur du programme 206, nous exprimons notre satisfaction, puisque les effectifs seront renforcés. Je souligne néanmoins que le budget de l'ANSES, lui, n'augmente guère.
Enfin, concernant la recherche, il est à noter que la forte hausse de la mission « Enseignement supérieur et recherche » bénéficie à l'enseignement supérieur et à la recherche agricoles. Néanmoins, l'orientation des crédits en faveur de l'agro-écologie et de l'agriculture biologique reste à préciser. De même, les crédits pour l'installation des jeunes sont renforcés. Dans ce métier, il est essentiel de redonner envie aux jeunes de s'installer. Or ils sont d'autant plus motivés que les projets agro-écologiques tracent la voie d'une agriculture durable.