En tant que porte-parole désigné, je vais exprimer ici la pluralité d'opinions qui existe au sein du groupe GDR, auquel sont associés les députés d'outre-mer.
Le groupe GDR s'inquiète de voir les crédits du ministère baisser de 8 %, soit 255 millions d'euros de crédits de paiement amputés par rapport à 2014, ce qui porte la baisse des crédits depuis le début du quinquennat à 756 millions d'euros. On peut s'interroger dès lors sur l'efficacité de l'action « Adaptation des filières à l'évolution des marchés », dont les crédits accusent une baisse de 130 millions d'euros, ou sur celle des politiques d'aide aux exploitations en difficulté. De même, l'accompagnement à la modernisation des exploitations voit ses crédits diminuer de 48 millions d'euros. Dans ces conditions, le ministère aura-t-il encore les moyens de mettre correctement en oeuvre la loi d'avenir pour l'agriculture ?
Si, compte tenu de ces coupes budgétaires dommageables, le groupe GDR a décidé de voter contre ce budget, je le soutiendrai à titre personnel en raison des avancées qu'il comporte pour l'outre-mer, même si j'aurais aimé que les moyens de l'Office de développement de l'économie agricole des départements d'outre-mer (ODEADOM) soient augmentés en proportion de l'ampleur de ses nouvelles missions.
Les enveloppes « sucre » et « diversification » outre-mer ont été sérieusement diminuées malgré les promesses faites par le Président de la République. J'insiste sur la nécessité de trouver une solution plus favorable pour les deux enveloppes, l'une n'allant pas sans l'autre. J'insiste également sur le fait que l'argument selon lequel les filières qui n'auraient pas satisfaction retrouveront dans le programme d'investissements d'avenir les crédits qui leur sont retirés par le Conseil interministériel de l'outre-mer (CIOM) ne tient pas : en effet, l'outre-mer n'a pas besoin d'un PIA pour faire des investissements agricoles, puisqu'il a le FEDER et le FEADER. Par ailleurs, une dotation de 6 millions d'euros pour tout l'outre-mer ne représenterait même pas 1 million d'euros pour chaque territoire, ce qui est insignifiant au regard des investissements structurants demandés aux filières. Monsieur le ministre, je souhaiterais que vous nous rassuriez sur ce point.