Intervention de Jean Jacques Vlody

Réunion du 4 novembre 2014 à 9h30
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Jacques Vlody :

Comment ne pas exprimer ma surprise et mon incompréhension face à la baisse des crédits destinés à la filière canne-sucre et à la diversification agricole en outre-mer ?

S'agissant la filière canne, je ne peux que m'interroger. Souvenez-vous, monsieur le ministre, nous étions ensemble à La Réunion, le 21 août dernier, aux côtés du Président de la République lorsqu'il a garanti le versement d'une aide complémentaire de 38 millions d'euros en faveur des planteurs de canne, aide indispensable si l'on veut leur permettre de faire face à l'ouverture des marchés du sucre et à la concurrence internationale, dans la perspective de la suppression en 2017 des quotas sucriers prévue par la réforme de la PAC. Rappelons ici que la canne à sucre est le pivot de toute l'agriculture de La Réunion : elle représente 22 000 emplois directs et indirects, sur un total de 40 000 emplois en outre-mer, et 57 % de la surface agricole utile.

Qu'est-il donc advenu de l'engagement du Président de la République ? Sa mise en oeuvre ne me paraît nullement garantie, compte tenu notamment de la diminution des crédits que je constate avec étonnement et inquiétude dans le PLF 2015.

Une autre diminution, de 3 millions d'euros, vient frapper l'enveloppe consacrée à la diversification agricole, là encore en contradiction avec les orientations récentes de la politique agricole des outre-mer visant « à consolider les agricultures traditionnelles exportatrices, à renforcer le développement des filières de diversification et à soutenir l'agriculture vivrière », selon les termes de l'article 83 de la loi de modernisation agricole. Comment mener une politique volontariste avec cette diminution de crédits, qui aura pour conséquence directe la baisse des revenus des agriculteurs ? Cela est inconcevable et inacceptable.

Vous affirmez avoir voulu abonder un fonds nouveau dans le cadre du programme d'investissements d'avenir. Or, le besoin de financer les investissements agricoles se fait moins ressentir en outre-mer qu'en métropole, car nous bénéficions des fonds structurels européens, qu'il s'agisse du FEADER ou du FEDER.

Nous ne pouvons pas accepter la baisse des revenus des agriculteurs qu'impliquent ces baisses de crédits. Je vous demande de revoir cette orientation budgétaire, monsieur le ministre.

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