Je veux saluer la cohérence entre les choix budgétaires et le projet politique agricole d'agro-écologie. Ce budget permettra de mettre en oeuvre la loi d'avenir que nous avons votée. Bien sûr, des questions restent en suspens : nous sommes dans un monde en mouvement et l'agriculture n'y échappe pas.
À partir de constats concrets, je voudrais vous sensibiliser, monsieur le ministre, à quelques problématiques.
Tout d'abord, l'installation. Pour assurer le renouvellement des générations, nous parlons de « jeunes agriculteurs », alors que les installations peuvent concerner des personnes de plus de quarante ans, dans des systèmes atypiques. Ne devrait-on pas plutôt parler de « nouveaux agriculteurs » ?
Notre budget participe à la bonification de prêts à l'installation en faveur des jeunes agriculteurs ; or les taux d'emprunt des prêts classiques leur sont inférieurs. Il serait intéressant de se concerter avec les banques sur ce point.
L'agriculture peut être un vivier d'emplois à la condition que la fiscalité soit bien adaptée. Pourquoi ne pas remplacer la défiscalisation pour investissement, qui a été supprimée, par une défiscalisation pour emploi ?
Les crédits consacrés à la recherche pourraient peut-être mieux cibler le développement d'un modèle d'agriculture moins chimique et plus soucieuse de l'environnement.
Enfin, les crédits consacrés à la formation devraient permettre une formation adaptée à l'agro-écologie. S'il est un métier qui nécessite d'allier théorie et pratique, c'est bien celui d'agriculteur. Je suis convaincu que l'alternance peut y trouver toute sa place, à partir de l'exemple des maisons familiales rurales.