J'appelle vote attention sur quatre urgences, monsieur le ministre.
Première urgence : la directive Nitrates. Nous déplorons son application à marche forcée, trop rapide et trop coûteuse. Il faudrait définir un calendrier raisonnable sinon des exploitations vont être tuées. Il conviendrait également que vous mobilisiez un fonds de soutien aux investissements extrêmement lourds rendus nécessaires pour traiter les effluents.
Deuxième urgence : l'embargo russe, qui entraîne une double peine pour les agriculteurs. D'une part, ils subissent les conséquences de l'embargo lui-même. D'autre part, ils pâtissent du mécanisme pervers mis en place au niveau européen puisque, pour compenser les effets de l'embargo, des fonds seront prélevés sur la PAC, ce qui revient à pénaliser les agriculteurs pour les aider à ne pas être pénalisés. Il importerait que vous en parliez à Phil Hogan, commissaire européen à l'agriculture nouvellement nommé, et sans doute que vous vous alliiez avec d'autres États pour faire bouger les lignes.
Troisième urgence : la nécessité de retrouver un peu de bon sens dans la manière dont les contrôles sont pratiqués sur le terrain. Les agriculteurs n'en peuvent plus de la suspicion permanente qui pèse sur eux. Je suis frappé de voir l'exaspération qui gagne les agriculteurs dans l'Yonne, pourtant respectueux des institutions. Un vent de révolte est en train de se lever. La simplification administrative doit s'appliquer en ce domaine de toute urgence.
Quatrième urgence : la retenue d'eau de Sivens. Je vous invite, monsieur le ministre, à désavouer Ségolène Royal qui est en train de s'asseoir sur les besoins agricoles et sur des procédures administratives et juridictionnelles qui ont été tout à fait bien menées. Le Gouvernement ne doit pas se mettre à obéir à des groupuscules gauchistes écologistes radicaux. Il faut faire entendre la loi du bon sens.
Pour finir, je vous invite à Champignelles où se situe le centre d'application de l'École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort. Nous vous y accueillerons sans vous verser de fumier sur la tête.