Les choix budgétaires, marqués par une forte chute des moyens, ne me semblent pas à la hauteur des enjeux. Je ne m'appesantirai pas sur cet aspect, compte tenu du contexte budgétaire actuel. Avant d'aborder les très graves insuffisances de ce budget, je noterai quelques points positifs : installation, énergie, amélioration des pratiques. Vous avez réussi à conceptualiser la rotation et l'exploitation à travers le terme d'agro-écologie, qui consiste à donner des moyens et à revenir à des fondamentaux.
Vous avez vanté le plan de modernisation des bâtiments. Les moyens que vous proposez sont presque une goutte d'eau dans l'océan au regard de l'âge élevé des bâtiments destinés à l'élevage en France. Vous prévoyez une augmentation de 30 millions à 56 millions d'euros, soit 300 000 euros à 1 million d'euros selon les départements. Or le coût moyen de la modernisation d'une installation d'élevage est de 500 000 euros. Cela signifie que dans un département comme le Morbihan, qui compte 3 000 à 4 000 élevages, ces sommes ne permettront d'aider que trois ou quatre éleveurs à se moderniser, c'est dire le décalage entre l'ambition et la réalité.
Par ailleurs, nous ne disposons d'aucune visibilité sur le plan abattoirs. Je vous ai déjà interpellé sur ce sujet.
Les rapporteurs ont fait allusion au souhait de décartelliser la grande distribution, ce qui part d'une bonne intention. Mais là encore, nous n'avons pas beaucoup de visibilité.
Pour finir, j'insisterai sur le fait qu'aucun moyen n'est prévu pour atténuer les conséquences de la forte baisse des productions porcine et avicole, et pour accompagner la mise en oeuvre de la directive Nitrates.