Effectivement, en matière de flux migratoires, nous ne sommes qu'au début d'un processus, le pic est loin d'être atteint. Les drames vont se multiplier ; c'est le rocher de Sisyphe qui est devant nous. Malheureusement, la politique de notre pays en matière d'asile n'est pas à la hauteur, même si j'ai bien conscience qu'elle est difficile – tous les gouvernements se sont cassé les dents. Certes, monsieur le ministre, il n'existe pas de frontière hermétique, mais entre un hermétisme illusoire et la passoire actuelle, il faut trouver un compromis.
Je crains fort que la situation ne perdure à Calais, car les Anglais camperont sur leur position, et vous le savez bien. Aussi la convention de Schengen, même si elle n'est pas, je vous l'accorde, la seule cause des flux migratoires, doit être revue, car les habitants du Sud savent qu'il est possible d'entrer aisément en Europe, ce qui crée un appel pour ceux qui fuient la guerre à venir s'installer sur le Vieux continent. Sans une coopération forte, indispensable, avec les pays du Sud on ne parviendra pas à stabiliser les flux.
Bref, fermeté et coopération sont deux conditions indispensables, faute de quoi vous échouerez, monsieur le ministre, tout comme vos successeurs.