Intervention de Jean-Pierre Gorges

Réunion du 6 novembre 2014 à 8h00
Commission d'enquête relative aux tarifs de l'électricité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Gorges :

C'est dommage.

Souvent, le temps court sert aux politiques à détricoter ce que leurs prédécesseurs ont fait. La loi relative à la transition énergétique devra être revue dans deux ans.

La libéralisation au plan européen de l'électricité est-elle compatible avec l'organisation française du secteur qui repose en partie sur des subventions ? Vous avez, c'est vrai, déjà commencé à donner la réponse à cette question.

Le texte sur la transition énergétique a été examiné avant que la commission d'enquête sur le coût du nucléaire n'ait rendu ses conclusions et alors même que la commission d'enquête relative aux tarifs de l'électricité continue ses auditions : quelle modélisation des politiques conduites en matière énergétique, vous-même, M. Tirole ou vos collègues de l'École d'économie de Toulouse, réussissez à construire, alors même que les investissements engagent des temps très longs ? La vie d'une centrale nucléaire oscille, pour la France, entre quarante et cinquante ans et peut atteindre, dans d'autres pays, soixante, voire quatre-vingts ans. Les politiques ont donc d'autant plus besoin de modélisations pour éclairer leurs choix et faire que leurs décisions, prises dans le cadre d'un temps court, s'accordent aux nécessités du temps long. Je ne peux que regretter que la loi relative à la transition énergétique mette un coût d'arrêt au développement du nucléaire et aux bénéfices qu'il serait possible de tirer des générations III et IV.

Pensez-vous que la France consommera un jour moins d'électricité qu'aujourd'hui ? L'équation de la transition énergétique ne peut être équilibrée que si, et seulement si, indépendamment de la problématique de l'effacement, la consommation diminue. En effet, à niveau de consommation égal, les énergies renouvelables ne permettront pas de compenser la diminution de la part du nucléaire. Ne conviendrait-il pas dès lors de conforter le socle du nucléaire ?

En cas de libéralisation des coûts et d'une modification du réseau pour l'adapter aux énergies renouvelables, dont la production dépend grandement des conditions géographiques, la politique des prix devra-t-elle être différenciée en fonction de la nature des territoires et de leurs potentialités en matière énergétique ?

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