Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 29 octobre 2014 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

Messieurs les ministres, je tiens à souligner à mon tour à quel point nous deux commissions sont heureuses de vous recevoir pour connaître votre point de vue sur le dernier Conseil européen. Nous savons que l'Europe ne fonctionne bien que lorsque le dialogue franco-allemand est fort : le repli frileux, dont les dernières élections européennes nous ont malheureusement donné un aperçu, n'est jamais une solution. Il nous faut continuer de tracer ensemble notre avenir commun.

Monsieur Roth, vous soutenez de manière constante la politique européenne. Nous sommes ici entre Européens convaincus. Plus vous nous éclairerez, plus nous essaierons, au sein de l'Assemblée nationale, de faire de nouveaux Européens convaincus.

Comme je suis écologiste, j'apporterai une petite nuance à l'analyse des conclusions du Conseil européen sur la question de l'énergie et du climat. Le résultat global en la matière paraît assez bon, s'agissant notamment de l'accord, contraignant au plan européen, relatif aux 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Nous ignorons toutefois comment les États membres de l'Union européenne le mettront en oeuvre.

De plus, les objectifs en matière d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique sont passés de 30 % à 27 %, ce qui est un mauvais signal, même si cette baisse a pour objectif de préserver l'unité européenne et de rassurer notamment la Pologne et le Royaume-Uni. De plus, l'efficacité énergétique ne fait toujours l'objet d'aucune mesure contraignante, alors qu'elle est incontournable en matière de lutte contre le réchauffement climatique : c'en est même la clé citoyenne.

L'Allemagne et la France étant volontaristes en ce domaine, j'espère qu'elles pourront faire des propositions plus audacieuses, visant à entraîner à terme nos partenaires.

Par ailleurs, l'insuffisance de l'investissement en Europe faisant consensus, le plan, proposé par le nouveau président de la Commission, M. Junker, visant à mobiliser 300 milliards d'euros d'investissement public et privé, a fait l'unanimité. Est-il envisageable que, dans ce cadre, les eurobonds reprennent du sens ? Pouvons-nous espérer que le paquet énergie-climat devienne la référence de ce plan, du fait que ce paquet tire, à côté de l'économie numérique, une partie de l'emploi ?

Enfin, l'Europe pourra-t-elle continuer de parler d'une seule voix sur l'Ukraine ? En cette période difficile, les Européens, notamment dans le cadre du triangle de Weimar, ont beaucoup oeuvré pour que ce pays continue d'être respecté et que des élections démocratiques puissent s'y dérouler – elles ne se sont pas si mal passées que cela. Chacun sait toutefois qu'il n'a pas été facile de prendre des sanctions à l'encontre de la Russie. Avez-vous l'impression que nous pourrons prolonger notre travail d'interface, en vue de sauvegarder l'équilibre européen ?

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