Intervention de Nathalie Chabanne

Réunion du 29 octobre 2014 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Chabanne :

L'énergie sera un élément primordial de la relance de l'Union européenne dans les années à venir.

C'est pourquoi MM. Hollande pour la France et Tusk pour la Pologne ont proposé au mois d'avril dernier de relancer la construction d'une union énergétique européenne. Cette proposition repose sur six piliers, qui ont été, pour la plupart, repris par le Conseil européen. La Commission européenne a toutefois rejeté l'idée d'achat commun d'énergie par l'intermédiaire d'une agence européenne commune. Or cette agence pourrait être le moyen de protéger les États membres des pressions extérieures des pays fournisseurs d'énergie, de mieux contrôler les formes d'énergie utilisées en Europe – une agence européenne permettrait de mieux négocier les prix et de maîtriser l'origine et l'utilisation des différentes sources d'énergie – et de mieux protéger le marché intérieur de l'énergie. Une forme de protection même temporaire permettrait de faciliter la transition énergétique.

Les pays européens ont besoin de faire évoluer leur mode de consommation énergétique. À cette fin, des investissements importants sont nécessaires. Or le fait que l'énergie non renouvelable est importée à des prix ultra-compétitifs bride les investissements. C'est une bonne chose que les objectifs fixés par le Conseil européen à l'horizon 2030 soient ambitieux : encore faut-il que les États membres soient en mesure de les atteindre.

Messieurs les ministres, quelle sera la position de la France et de l'Allemagne sur la création d'une telle agence européenne ?

Monsieur le secrétaire d'État, lors de votre intervention dans l'hémicycle vous avez annoncé le soutien du Gouvernement au plan d'investissement public et privé de M. Junker et souligné que la France devait investir dans la transition énergétique afin de relever son potentiel de croissance. En matière d'interconnexion, l'objectif, non contraignant, fixé par le Conseil européen est de passer de 10 % à 15 % à l'horizon 2030. Or l'interconnexion gazière et électrique à travers les Pyrénées entre la France et l'Espagne pose aujourd'hui un vrai problème, les deux pays n'étant pas toujours à l'unisson sur le sujet. Il serait important que l'Europe joue pleinement son rôle pour diversifier nos sources d'approvisionnement en gaz – nous dépendons trop du gaz russe aujourd'hui.

Il faut notamment finaliser la section d'Arreau dans les Pyrénées atlantiques et le projet de gazoduc MidCat dans les Pyrénées orientales, d'autant qu'ils sont déjà budgétés. Le plan de relance annoncé par M. Junker prendra-t-il en compte les besoins d'interconnexion dans l'ensemble de l'Union européenne, afin de rendre aussi raisonnable que possible la facture énergétique de nos concitoyens ?

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