Intervention de Jeanine Dubié

Séance en hémicycle du 18 novembre 2014 à 15h00
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Je rappelle que, lors de l’examen en première lecture du projet de loi, j’avais suggéré au Gouvernement d’aller plus loin dans son raisonnement en proposant un amendement visant à fusionner, au sein d’une grande région Sud-Pyrénées, les trois régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Cette région Sud-Pyrénées aurait alors regroupé, au sein d’une même unité géographique, l’ensemble du massif pyrénéen, de l’Atlantique à la Méditerranée. Ce nouvel ensemble aurait, dans le cadre de nos relations frontalières, constitué l’interlocuteur unique de notre voisin espagnol.

Ce regroupement aurait également recouvert un sens culturel, celui du coeur de l’Occitanie. L’axe formé par les trois agglomérations régionales que sont Bordeaux, Toulouse et Montpellier, aurait de plus favorisé un aménagement équilibré du territoire, en donnant à ces villes la possibilité, sans se concurrencer, d’exprimer leur ambition.

J’avais également cosigné un autre amendement porté par notre collègue Martine Lignières-Cassou, ainsi que par des députés des départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes, tendant à fusionner la région Midi-Pyrénées avec l’Aquitaine plutôt qu’avec la région Languedoc-Roussillon.

Cé découpage nous paraissait plus pertinent, car ces deux régions partagent une identité, des infrastructures et des projets industriels d’avenir qu’il serait dommage d’entraver.

Ces deux régions bénéficient également de filières industrielles reconnues, comme celles de l’espace et de l’aéronautique avec le pôle de compétitivité Aerospace Valley, qui s’appuie sur des pôles universitaires et de recherche réputés.

Une fusion entre ces deux régions aurait, ainsi, contribué à un développement plus équilibré et traduit concrètement les coopérations et les liens naturels existants.

À notre grand regret, ces deux propositions n’ont pas su convaincre et ont été rejetées. Nous en prenons donc acte. Alors, faute de pouvoir obtenir satisfaction sur ces points, je me rangerai à l’avis de nos collègues sénateurs qui ont rejeté à l’unanimité, en commission spéciale, la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Ainsi, j’ai déposé un nouvel amendement visant à laisser dans leur état actuel les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Cette solution serait sans doute la moins mauvaise, si je puis m’exprimer ainsi. Elle présenterait au moins l’avantage de ne pas déséquilibrer l’ensemble de la région Sud-Ouest et de ne pas remettre en cause les équilibres économiques et culturels atteints notamment par les quatre départements de Midi-Pyrénées qui sont tournés vers l’Aquitaine.

Par ailleurs, la région Midi-Pyrénées reste la plus grande région de France métropolitaine grâce à ses 45 000 km2. Sa superficie est comparable à celle du Danemark et supérieure à celle de la Belgique. Elle compte presque 3 millions d’habitants. En définitive, elle me paraît disposer d’une taille suffisamment importante pour faire face à la concurrence européenne.

Pour conclure, je veux, monsieur le secrétaire d’État, vous redire que cette réforme n’a pas été suffisamment réfléchie. Elle n’a pas non plus fait l’objet d’une concertation satisfaisante.

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