L’Alsace n’est pas une parenthèse que l’on rayerait d’un simple trait de plume, une variable d’ajustement pour satisfaire quelques responsables politiques d’autres régions.
L’Alsace ne souhaite pas se replier sur elle-même. Elle ne l’a jamais fait ; elle a traversé toute l’histoire la tête haute.
L’Alsace est au coeur de l’Europe, une Europe qu’elle défend, une Europe qu’elle porte en son sein en abritant, entre autres, le siège du Parlement européen, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des droits de l’homme. Elle incarne l’exact inverse du repli sur soi… et c’est ce qui fait sa force.
Le projet de fusion que vous proposez aux Alsaciens ne correspond à aucune réalité locale ni économique. Nous le savons bien, d’autres orateurs l’ont déjà souligné : rendre plus grandes les régions n’est en aucun cas suffisant pour qu’elles soient compétitives sur la scène européenne à laquelle vous faites si souvent référence. Le dynamisme d’un territoire est loin d’être forcément lié à sa taille.
Monsieur le secrétaire d’État, notre région dispose d’atouts considérables : une culture forte ; Strasbourg, une véritable métropole, siège d’organisations internationales ; un réseau urbain de grande qualité ; et, surtout, la foi des Alsaciens en leur région et en leur pays, la France.
« S’Elsass esch unser Landel » : L’Alsace est notre terre. Mais la France est notre patrie.
Monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, souhaitez-vous vraiment effacer d’un trait de plume une partie de la mémoire et de l’histoire de la France, une partie du coeur de la France ? Du moins, j’espère que l’Alsace fait partie de votre coeur.