Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du 18 novembre 2014 à 21h30
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Monsieur le ministre de l’intérieur, et cette épithète prend une saveur toute particulière dans le cadre du débat de ce soir, pendant des années, pour me rendre à Paris, je prenais le train de nuit à Strasbourg pour me retrouver à l’aube en gare de l’Est. À cette époque, l’Alsace était loin, une région de marche, une zone frontalière marquée par l’histoire tumultueuse de la France. D’ailleurs, dès qu’un Alsacien pointait son nez à Paris, on le chargeait de suivre les questions européennes, comme si son ministère de prédilection était celui des affaires étrangères. Au retour, le train faisait un arrêt à Nancy, et je voyais descendre les mêmes cadres supérieurs, les mêmes hauts fonctionnaires que j’avais croisés dans les quartiers des ministères. Nancy, à deux heures trente de la capitale, c’était déjà à l’époque la banlieue de Paris.

Avec le TGV, Strasbourg est à deux heures vingt, demain à une heure cinquante, de la gare de l’Est. Oui, à son tour, Strasbourg est entrée dans la lointaine couronne parisienne.

Vous et votre majorité en avez déduit qu’il fallait désormais englober l’Alsace dans ces vastes territoires de l’est parisien. C’est une vision, disons classique, essentiellement centralisatrice, mais un train ne fait pas une identité régionale. Le fait que les élites puissent voyager rapidement sur un territoire ne suffit pas pour fonder une communauté d’intérêt et de projet.

Comment d’ailleurs l’appeler, cette région ? On entend toutes sortes d’acronymes, CHAMALLO, ALCA. Dans le texte, ce serait actuellement Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, ce qui donnerait quelque chose du genre ACHLOR.

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