Monsieur le ministre, je veux également revenir sur un point : vous n’arrêtez pas de dire qu’il faut de grandes régions, de dimension européenne. L’avantage d’être rhénan, c’est de pouvoir sillonner aisément l’Allemagne et de voir des régions étrangères.
Nous sommes voisins du Bade-Wurtemberg – qui est une énorme région – et ma commune est jumelée avec une commune de Bavière – qui est également une énorme région. Il serait ubuesque de faire des moyennes pour l’Allemagne : la Sarre, c’est un million d’habitants et un PIB régional que nous aimerions bien avoir en France !
Prenez le Vorarlberg, en Autriche : examinez le PIB de cette région, et considérez sa taille ; de même, mettez en regard la taille des régions danoises et leur PIB par habitant : on voit bien que ce n’est pas la taille qui est source de compétitivité ! Il ne s’agit que d’un argument visant à justifier une réforme ; mais cet argument, monsieur le ministre, n’est ni vrai, ni juste. Je crains fort que des régions sans identité, où l’on se sera contenté d’agglomérer des gens – même s’ils sont éminemment respectables, comme nos amis champenois ou lorrains –, ne soient une source de non-dynamisme.
Votre réforme, monsieur le ministre, est l’institutionnalisation d’une administration à quatre niveaux : région, département, commune, intercommunalité ; telle est la réalité, car le département, le conseil général ne seront jamais supprimés. Ce que nous vous proposons, c’est d’être le laboratoire d’une organisation à trois niveaux – rien de plus ; il s’agit, non pas de revendiquer des pouvoirs spécifiques, mais de lancer une expérimentation qui pourra être utile à toute la nation – car les élus présents devant vous aujourd’hui portaient tous l’écharpe tricolore et ont tous chanté La Marseillaise à la manifestation de Strasbourg !