Intervention de Bérengère Poletti

Séance en hémicycle du 19 novembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Violences contre les enfants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

Demain, ce sera la journée internationale des droits de l’enfant. Une journée dans l’année, c’est trop peu pour aborder un sujet tellement grave.

Nous parlons beaucoup de violence dans notre société, mais nous parlons trop rarement de cette violence cachée dans les familles, dans les maisons, dans les appartements où les enfants souffrent de coups, de maltraitance psychologique et morale.

Le sujet est grave. En France, chaque jour, deux enfants meurent de maltraitance. Nous n’avons malheureusement pas obtenu l’an dernier que la lutte contre la maltraitance des enfants devienne une grande cause nationale. Les failles de la protection de l’enfance sont pourtant bien identifiées, et méritent que le problème soit pris à bras-le-corps. Ainsi, le Défenseur des droits émet douze préconisations pour sauver tous ces enfants de cet enfer quotidien. On sait qu’il existe un manque de coordination patent entre les différents acteurs, souvent mal formés, et que les dispositions législatives actuelles ne sont que partiellement mises en oeuvre. Ce sont là des constats que nous avions déjà faits lors du vote de la loi de 2007, mais les associations qui oeuvrent dans le secteur continuent de déplorer ces insuffisances.

Le choix de la justice en France, au motif qu’il vise à préserver le lien familial, replace parfois, malheureusement, les enfants dans des familles qui poursuivent leur maltraitance.

Même si nous connaissons l’existence d’une proposition de loi à venir, qui répond à certaines questions, comment pouvons-nous lutter contre cette culture du silence, améliorer le traitement judiciaire, aider les professionnels qui approchent cette violence et qui doivent la dépister, la nommer, la signaler ? Comment briser cette omerta qui place notre société en état de non-assistance à personne en danger ?

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