Le grand absent de votre texte, monsieur le ministre, c’est le projet de réforme territoriale de l’État, qui n’est abordé que très partiellement, sous le prisme de la localisation des sièges de préfecture ou d’hôtels de région. Tout cela n’est, finalement, qu’un détail par rapport à l’enjeu qui est posé.
En effet, le problème auquel nous serons confrontés demain, c’est celui de l’attractivité des actuelles capitales de région. Certaines d’entre elles engagent leur survie, monsieur le ministre. Vous ne pouvez pas, un jour, radier certaines capitales de la carte militaire pour, le lendemain, les radier de la carte régionale. Que feront ces territoires ? Quid, demain, des rectorats, des universités, des agences régionales de santé, des cours administratives d’appel ? Autant d’éléments sur lesquels nous n’avons pas même le début d’une réponse. Nous ignorons notamment comment s’organisera demain l’ensemble des effectifs : hospitaliers, universitaires, préfectoraux.
Aussi, nous réclamons, bien évidemment, une approche équitable de la répartition des services de l’État, au service des territoires. Surtout, nous regrettons le peu de considération portée à la France des territoires et à ses élus.
Je prendrai un exemple assez simple, monsieur le ministre, celui de la région dont j’ai l’honneur d’être l’élue, la Champagne-Ardenne. Nous sommes ballottés, d’un découpage à un autre, sans aucune concertation, sans aucune discussion.