Hors de France, nous pouvons trouver en Italie ou en Allemagne des exemples frappants comme le pays de Brême ou la Sarre en Allemagne, ou bien le Val d’Aoste en Italie : tous sont petits et prospères. Donc l’affirmation que la taille est gage de prospérité est fausse. Et si vous voulez des exemples inverses, d’autres régions fort peuplées et très vastes comme l’Andalousie sont en difficulté économique. Vous le voyez, ce présupposé sur lequel vous vous appuyez n’est en rien démontré, c’est une affirmation dangereuse.
Par ailleurs, le problème des compétences n’a pas été réglé. Je n’y reviendrai pas car cela a déjà très largement été évoqué.
Enfin, s’agissant des économies, il n’y a à ce jour aucune économie identifiée dans ce que vous proposez. C’est même l’inverse : il est très probable, lorsque vous aurez fait une grande région, que dans chaque ancienne région il faille un hôtel annexe au grand hôtel régional, et ainsi de suite. Il faut donc être extrêmement prudent avant d’affirmer que faire de grandes régions permettrait de réaliser des économies.
Au passage, je m’inscris en faux contre les propos de M. de Rugy qui disait : « Enfin une réforme ! » La réforme existait quand vous êtes arrivés : nous avons créé le conseiller territorial en 2010. Avec cette réforme, nous prenions le chemin de la fusion des départements et des régions, nous supprimions un échelon, et nous étions sûrs de faire des économies.
Cette réforme était en place, vous n’aviez qu’à la mettre en route sans avoir à l’assumer car c’étaient les autres qui l’avaient faite. Vous n’aviez donc même pas de responsabilité à assumer. Mais vous avez détruit cette réforme pour la remplacer par une autre qui divise les Français. Vous le voyez même dans cet hémicycle, il y a des divisions dans tous les sens.