Madame la présidente, nos collègues de certaines régions sont très bruyants !
Pour ma part, je suis député d’un département tombé à la dernière minute dans le giron de la région Rhône-Alpes alors qu’il aurait dû intégrer l’Auvergne. C’est la seule volonté de Michel Durafour, à la fin du débat – mais je ne sais même pas s’il y avait des débats à l’époque –, qui a fait que le département de la Loire a basculé à l’est plutôt qu’à l’ouest. Il s’agit là d’un arbitrage très personnel, et je pense que Michel Durafour a eu raison. À l’époque se posaient les mêmes problèmes qu’aujourd’hui. Un département comme la Loire, qui était alors très industriel et dont la préfecture était plus importante que le chef-lieu actuel de la région Auvergne, devait-il aller du côté de Lyon, située à 55 kilomètres, ou du côté de l’Auvergne, une région peu peuplée qui connaissait de vrais problèmes ?
Michel Durafour a eu raison. S’il n’existe pas d’identité commune entre l’est et l’ouest, ni même entre le nord et le sud de la région Rhône-Alpes, il s’agit bien d’une vraie région, au sens européen du terme. C’est la sixième région européenne ! Lorsqu’on se porte candidats à un certain nombre de projets et qu’on se retrouve face à d’autres régions françaises et européennes, c’est ce standard-là qu’il faut avoir !
Notre organisation administrative doit être efficace et pertinente. Nous devons montrer qu’il est possible d’avancer sur les sujets de développement, d’efficacité et de croissance, parce que nous sommes dans une période qui en a bien besoin. Il ne s’agit absolument pas de répondre aux questions d’identité ou d’histoire qui ont été posées. Évidemment, nous sommes tous des Français : malgré nos histoires très différentes, nous constituons le peuple français. Je rappelle d’ailleurs que beaucoup d’entre nous ont des origines au-delà de nos frontières. Tout cela appelle à la modestie.
J’ai dit que nos débats étaient en train de s’apaiser. Il n’est jamais évident de définir des périmètres : nous verrons bien ce qu’ils seront une fois que les régions auront été créées.
D’ores et déjà, il se passe des choses. Sans attendre la promulgation de la loi, le président de la région Rhône-Alpes et le président du conseil général de l’Isère ont signé hier une convention afin de travailler ensemble sur un certain nombre de questions, qui ne rentrent d’ailleurs pas pour l’instant dans le champ du présent projet de loi. Dans les domaines du développement économique, de la science et de l’innovation, les deux collectivités veulent examiner comment les agences d’accompagnement à l’international et les agences de développement économique de l’Isère et de Rhône-Alpes pourraient trouver des convergences ou fusionner. Elles veulent aussi étudier comment elles pourraient mieux gérer ensemble les collèges et les lycées, ou si la compétence des routes doit être portée par la région ou le département. Il y a beaucoup de travail sur la table ! Le même travail a évidemment déjà été entrepris avec la région voisine, car la fusion que nous proposons ne consiste pas en une OPA hostile de Rhône-Alpes sur l’Auvergne.
Mes chers collègues, plutôt que de perdre du temps dans des débats totalement stériles, il faut avancer.